En cette époque, le cours du nickel au LME avoisinait les … 8.000 dollars. Triland Metals qui alors l’un des principaux Trader du LME et le Metal Bulletin, l’organe officieux de la Bourse des métaux de Londres, évoquait la situation calédonienne en ces termes calédonienne : « Pour donner un exemple de la profondeur de la crise, le gouvernement français a promis ce week-end de venir en aide à l’industrie du nickel de la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement français va apporter son soutien à la Société Le Nickel et au groupe Eramet pour la construction et le financement de la nouvelle centrale électrique de l’usine de Doniambo, dont la construction a été suspendue à cause de la crise des cours du nickel. »
Nous sommes alors en 2016. Emmanuel Valls est Premier ministre. Michel Colin a été chargé par lui d’établir un rapport sur le nickel en Nouvelle-Calédonie. Mais qui est Michel Colin ? LIRE NOTRE ARTICLE DE 2016
Lorsqu’en 1998, la perspective d’un accord nouveau faisant suite aux Accords de Matignon était bloquée par « le préalable minier » imposé par les indépendantistes, Michel Colin est un des principaux artisans de « l’accord de Bercy » attribuant le massif du Koniambo à la SMSP, en dédommageant Eramet d’une vingtaine de milliards FCP. La transaction menée par l’État permet ainsi l’ouverture des négociations sur l’Accord de Nouméa, puis sa signature.
Cet IEP Paris, ancien élève de l’Ena, ancien conseiller technique de Jacques Delors, ayant exercé des fonctions dans de multiples cabinets ministériels, est alors Directeur de cabinet de Christian Pierret, Secrétaire d’État à l’Industrie. Il sera, en partie, l’architecte de la STCPI.
Dans le rapport qu’il fournit en 2016 au Premier ministre, Michel Colin expose que (…) « la Nouvelle-Calédonie doit faire face au triple défi de gérer ce secteur central et vital de son économie alors qu’il est lui-même confronté à une période de décroissance tendancielle de la teneur sur le nickel, à un rejet de la part de la population des modes d’exploitation traditionnels du minerai et à la multiplication des acteurs, au niveau des usines comme des importateurs.
« Les réflexions en cours autour d’un renouvellement de la stratégie sur le nickel sont donc totalement légitimes, écrit Michel Colin. Elles correspondent à la constatation que le modèle de gouvernance actuel de l’économie du nickel est dépassé pour répondre aux questions de l’avenir et donc à la nécessité de réinventer un nouveau mode de gouvernance, permettant de définir collectivement les priorités stratégiques et leurs modalités de mise en œuvre. Elles sont juridiquement de la seule compétence des responsables politiques et de la société civile calédonienne, avec si nécessaire l’expertise de l’État, acteur économique et partenaire politique de l’Accord de Nouméa. »(…)
Pratiquement tous les sujets à évoquer aujourd’hui sont inclus dans le document qui traite de toutes les problématiques nickel, de la gouvernance aux activités d’avenir en passant par l’idée du Fonds souverain pour les Générations futures.
Bien entendu, certains aspects du rapport sont discutables, notamment sur la gouvernance centralisée. Certaines questions soulevées trouvent quelques réponses, par exemple en matière de redevances ou de revenus pour les communes minières.
Ce qui est à relever, cependant, c’est que sept ans sont passés et que la réflexion sur une stratégie d’avenir pour le nickel calédonien … a été lancée cette année, pour une être livrée en fin 2023 …
CI-DESSOUS, LE RAPPORT COLIN dans son intégralité