La Nouvelle-Calédonie a créé plusieurs établissements publics et les a dotés d’une situation de monopole. Ces décisions n’étaient pas dénuées de fondements, et d’ailleurs, pas propres au territoire. L’Outre-mer connaît de semblables situations, qui dupliquaient parfois la situation existant en métropole.
Toutefois, sous la pressions des réglementations européennes, plusieurs monopoles métropolitains ont volé en éclat ou subissent de sensibles évolutions.
En Nouvelle-Calédonie, l’Ocef et l’Opt jouissent d’un monopole dont l’instauration, en son époque, a parfaitement été justifiée. Aujourd’hui, en raison d’une part, des évolutions technologiques, d’autre part, en raison de la croissance des services et de la pertinence des bienfaits de la concurrence pour la liberté de choix et les prix offerts aux consommateurs, de véritables interrogations se posent.
En réalité, à l’heure où la cherté de vie, tout comme la qualité des services sont une préoccupation majeure pour les consommateurs, la mise en oeuvre de la constellation Starlink va conduire les autorités à prendre, en matière de communications, des décisions conformes à notre temps.
Dans les années passées, les responsables de l’Opt avaient, par exemple, songé à interdire l’utilisation de Skype en Nouvelle-Calédonie. Cette frontière, purement illusoire, n’a pu évidemment être mise en place en raison, tout simplement, de la nature de la technologie utilisée. Demain, la proposition mondiale d’Elon Musk de connecter le monde entier à Internet via son réseau de satellites, va rebattre les cartes.
La Polynésie, qui a accordé l’usage des petites paraboles et de leur boitier pour les bateaux, s’interroge. D’autant qu’en métropole, le kit Starlink est diponible à la Fnac au prix de 6000 FCFP ! Le Vanuatu entre également dans les objectifs de Starlink. Pour la Nouvelle-Calédonie, le réseau d’Elon Musk ouvre la possibilité d’accéder à Internet en tout point du territoire, sans câble, sans fibre optique, avec un débit supérieur à celui qu’offre l’Office. Imbattable.
En raison de certaines circonstances, et pour répondre à des situations précises, la notion de monopole n’est pas pour autant absurde pour quelques activités. Mais les autorités ne pourront pas s’exonérer d’une évolution vers davantage de liberté du commerce et de concurrence en raison de la globalisation accélérée de la communication et des échanges commerciaux.