“La compagnie est déficitaire, mais ce n’est pas notre problème“, déclare un habitant de Lifou favorable au blocage de l’aéroport pour obtenir un tarif unique bon marché pour les voyages des résidents de Iles entre Nouméa et les Loyauté. Viennent s’y ajouter des avantages concernant le fret et les bagages.
A l’Ile des Pins, le collectif annonce un blocage illimité à compter du 26 septembre. Il semblerait que des contacts aient été pris avec des usagers de Maré. S’oriente-t-on vers un blocage également de l’aéroport de cette île ?
Quoi que pensent ces usagers, la viabilité de la compagnie d’Air Calédonie, compagnie équipée d’avions modernes très coûteux, n’est pas que la seule affaire des contribuables et des usagers qui paient plein tarif. D’autant que les ressources fiscales sont concentrées à 92% dans la province Sud. Ce sont donc les finances disponibles dans la répartition du rééquilibrage en faveur de la province des Iles qui devraient être sollicitées pour apporter un complément à l’effort des contribuables et des usagers, et satisfaction aux revendications.
Mais le vrai problème de fond réside dans le coût des moyens mis en oeuvre pour apporter les services aériens -le voyage aérien demeure un service de luxe- aux habitants iliens. Les responsables d’Air Cal tout comme les politiques qui les ont suivis n’ont-ils pas eu la folie des grandeurs ? On peut évidemment s’enorgueillir de posséder des aéronefs dernier cri, mais la défiscalisation n’a-t-elle pas été , dans ce cas, un encouragement à la démesure ?
Les acteurs du tourisme pourront probablement défendre le principe du confort offert aux visiteurs internationaux, mais à l’exception de l’Ile des Pins, le tourisme international ilien n’a jamais vraiment décollé. Quant à l’Ile des Pins, un vol de 20 minutes justifie-t-il l’acquisition d’avions qui coûtent des milliards … et qui ne sont pas rentables ?
D’ailleurs, tous les spécialistes affirment que les cycles de ces aéronefs sont trop courts. Comprenez que les ATR 72, pour leur entretien comme pour leur rentabilité, sont utilisés pour des vols trop courts ! Pourquoi ne pas entendre l’appel des usagers qui réclament des tarifs à la baisse, et pourquoi, alors, ne pas remplacer les ATR par des avions plus adaptés aux besoins, et correspondant à des normes d’exploitation qui conduiraient la compagnie, sinon aux bénéfices, du moins à l’équilibre ?