La situation alarmante de KNS, dont l’actionnaire minoritaire menace de se retirer, pose clairement les limites du rôle économique de collectivités de la taille des provinces calédoniennes. Dans le capital de l’usine du Nord, en effet, la SMSP est majoritaire. Et donc, la défaillance d’un actionnaire minoritaire ne devrait pas déclencher les craintes qui sont apparues à l’annonce de Glencore. Ce n’est pourtant pas le cas. Pourquoi ?
Le géant suisse finance l’ensemble des opérations de KNS, et permet même à la société calédonienne de profiter de la garantie de sa signature. Si cette pratique s’arrêtait à la fin du mois de février, la réalité, c’est que financièrement, la SMSP, ou la Sofinor, ou la province Nord seraient dans l’incapacité absolue de prendre le relais.
Dans des sociétés nécessitant des investissements de plusieurs centaines de milliards, voire de plusieurs dizaines de milliards, l’entrée directe ou indirecte de collectivités calédoniennes est pure folie. Tout simplement parce que le risque d’actionnaire s’évalue en termes de milliards. A plus forte raison, lorsqu’une collectivité veut être majoritaire dans le capital d’une multinationale !
Dans un autre cas, la prise de majorité au capital ne s’est pas effectuée. Heureusement. En effet, aussi bien la “doctrine nickel” que d’éminent élus locaux professent que la Nouvelle-Calédonie ou les provinces s’accaparent la majorité de la Société le Nickel. Autre folie. D’ailleurs, la STCPI, censée représenter les provinces au capital de la SLN, a et demeure incapable de répondre à ses devoirs d’actionnaire face aux difficultés financières de la “vieille dame”.
La situation actuelle, catastrophique pour la Nouvelle-Calédonie, n’a malheureusement qu’une seule vertu : remettre l’église au centre du village. Traduisez : faire redescendre sur terre tous ceux qui “ont pris la grosse tête” !