Les institutions publiques en place aux Iles Loyauté procèdent de la démocratie garantie par la République. On y trouve notamment les communes de Lifou, de Maré et d’Ouvéa, ainsi que la province des Iles Loyauté. Quelles sont les dernières péripéties qui animent la collectivité provinciale alimentée principalement par les impôts des contribuables calédoniens et métropolitains ?
On le sait puisque c’est un feuilleton qui occupe une partie de l’actualité : les aérodromes de Lifou et de Maré ont été bloqués pour empêcher l’atterrissage des avions d’Air Calédonie. La compagnie est en lourd déficit. « C’est pas notre problème » avait récemment indiqué un des bloqueurs. C’est exact. Si les recettes provenant des usagers sont insuffisantes, il suffira de puiser dans la caisse alimentée par toutes celles et ceux qui paient des impôts. Fortes de cette certitude, quelques personnes voulant payer encore moins cher leurs billets déjà largement subventionnés ont organisé ce que certains savent faire de mieux : des blocages.
Remarquez, le dispositif coûte un demi milliard. Il faut dire que, dixit un organisme officiel, on a pu relever une année un nombre de billets subventionnés supérieur aux ayants-droits. Du grand art.
Touristes bloqués, image touristique dégradées, acteurs touristiques sans revenus, qui s’en préoccupe ? La province ? Les communes concernées ?
Finalement, les grands chefs s’en mêlent. La démocratie ayant montré ses limites, c’est au tour des autorités coutumières d’intervenir. Nous sommes au royaume d’Ubu.
Pendant ce temps là, le président de la province a été interrogé par les forces de l’ordre. Conduisant en état d’ivresse un véhicule probablement privé, il a provoqué un accident après, semble-t-il, avoir grillé un feu rouge. Du coup, un piéton a du être transporté à l’hôpital.
Pour corser le tout, le tribunal administratif va peut-être annuler une décision du dit président de ne pas avoir convoqué l’assemblée de province, au mépris d’une demande de ses opposants qui voulaient retoquer le budget, et dont la suite, au cas où le tribunal suit l’avis du rapporteur public, suscite bien des interrogations. Quelle jurisprudence serait ainsi créée, et quelles conséquences sur le budget des Iles ?
Où sont donc les principes de gestion en bon père de famille, dans le strict respect des règles démocratiques ? Mais il est vrai que pour certains, la démocratie apporte surtout la liberté de faire tout et n’importe quoi. En attendant, les contribuables de l’IRPP vont acquitter le solde de leurs impôts en octobre. Tout retard sera sanctionné, comme il est de règle. Des fois que la province des Iles et Air Calédonie aient besoin de sous.