En 1994, un collectif de Calédoniens d’horizons divers ont réalisé un ouvrage intitulé « Être Caldoche aujourd’hui ». Le terme était controversé, et continue de l’être. Quelle origine, d’abord ? Pour Gaby Briault, qui l’avait écrit dans son livre « Naissance et fondements de l’identité calédonienne » (Calédolivres), ce terme fut créé par une personnalité célèbre de la Commune de Paris, exilée en Nouvelle-Calédonie en 1871, Maxime Lisbonne, « le colonel Lisbonne ». Dans une série de nouvelles écrites durant ses années de bagne, Lisbonne avait évoqué « les Calédoches », terme non péjoratif, inspiré du Gavroche de Victor Hugo, ardent soutien des Communards, et admiré par Maxime Lisbonne.
En 1967, rappelle Gaby Briault, « Calédoches » fut repris dans l’Avenir Calédonien, le bulletin de l’Union Calédonienne largement écrit, à cette époque, par Paul Griscelli, plus jeune agrégé de grammaire de France. Le mot fut ensuite transformé en « Caldoche » par Jacqueline Schmidt.
Le terme, prémisse d’une identité locale, a-t-il prospéré, se sont interrogées les 40 participants à la rencontre initiée par la Fondation des Pionniers samedi, dans les locaux restaurés de la boulangerie de Fort Teremba ?
Pas vraiment, ont constaté les différents orateurs, après une présentation d’un des auteurs, et éditeur du livre, Frédéric Angleviel. Mais deux heures d’échanges animés par Vanessa Devillers et Claire Burck, ont permis d’évoquer la question identitaire de ceux qui, Français de nationalité, ne ressentent pas moins le sentiment de n’être ni des Parisiens, ni des Marseillais, ni des communautés des autres Outre-mers. Pas de conclusion, mais une discussion qui s’ouvre sur ce sujet que les Kanak, pour leur part, ont travaillé de longues années, et obtenu une reconnaissance.
Pour le président de la Fondation, Miguel Harbulot, cette histoire a cependant besoin d’être préservée. Au moins par son patrimoine, celui des pionniers, pour lequel une manifestation prochaine est prévue le 18 novembre prochain à La Foa.