Ce n’est pas une nouveauté. Ce qui l’est, c’est que ce qui est dit va être fait. La Nouvelle-Calédonie va se doter de moyens de production d’énergie décarbonée, en complément du photovoltaïque. Promesse du président de la République, qui a annoncé une intervention potentielle de l’État à hauteur de 500 milliards FCFP pour la transition énergétique et, en particulier, la baisse du coût de l’énergie pour nos usines métallurgiques. Avancées significatives de la Nouvelle-Calédonie sous l’action constante de Christopher Gyges, membre du gouvernement en charge du secteur, et président de l’Agence Calédonienne de l’Énergie.
Parmi les nombreux projets qui continuent à être élaborés, les deux dossiers en cours sur les Station de Transfert d’Énergie par Pompage (Step) vont constituer une avancée majeure dans le stockage de l’énergie électrique.
En effet, si le photovoltaïque a fait un bon exceptionnel en Nouvelle-Calédonie, avec un résultat en avance de plusieurs années sur le calendrier initial, l’énergie produite doit surmonter une difficulté : l’absence de production pendant la nuit. Cela conduit à imaginer la production d’énergies alternatives susceptibles d’être injectées alors dans les circuits de distribution. C’est là qu’intervient le concept de la Step.
Chacun connaît le barrage de Yaté, et l’usine hydro-électrique que le relâchement des eaux accumulées, actionnant des turbines au travers de conduites, permet de produite de l’électricité aujourd’hui à un coût proche de zéro. La Step répond à ce concept, sauf que l’eau n’est pas relâchée dans la nature, mais réacheminée vers la retenue initiale.
UN PROJET AU NORD
UN PROJET AU SUD
Il faut en effet imaginer un lac de retenue sur une montagne. Ce lac, permet aux eaux relâchées dans des conduites reliées à un second lac en contrebas, de produire de l’électricité grâce à une centrale hydro-électrique. La différence, avec le système de Yaté, est que l’eau du lac inférieur est « remontée » la journée vers le lac supérieur par des pompes solaires. Le relâchement des eaux s’effectue la nuit, pendant 9 heures, et le courant produit permet de prendre la suite du photovoltaïque. Tout cela, de manière décarbonée. Un système presqu’idéal.
Deux projets, en cours d’étude, sont déjà très avancés. L’un se situera en province Nord, probablement non loin de l’usine KNS. Celui du Sud se situera au nord de la rivière Tontouta, sur un ancien site minier qui, du coup, va trouver une vocation écologique. Le barrage de retenue sera, lui, positionné le long de la RT1.
60 À 70 MILLIARDS
ET UNE MISE EN ROUTE
À L’HORIZON 2027-2028
Une fois les choix techniques définitivement validés ainsi que les études d’impact, ce qui devrait prendre une bonne partie de l’année 2024, les procédures administratives devront être introduites. On connaît leurs lenteurs hors normes dans le système français. Mais cette fois-ci, les partenaires et l’État tenteront d’obtenir des délais plus raisonnables, compte tenu de la dimension et de la sensibilité du sujet.
Ce sont en effet des investissements de l’ordre de 60 à 70 milliards qui sont projetés, des financements qui restent encore à finaliser. Les principaux établissements financiers, gravitant dans le giron de l’État, devraient évidemment être partenaires de l’opération, soutenue par le président de la République et l’État. Les marchés pourraient être signés en fin 2025.
Au final, il devrait en résulter une baisse notable du coût de l’énergie, pour les entreprises minières et métallurgiques, mais également au bénéfice des entreprises et des ménages. En prime, cette énergie propre permettra de verdir toute la production calédonienne consommatrice d’énergie, et en particulier, la production de nickel. Quel horizon ? Probablement 2027-2028.