La dernière étude de l’Isee permet d’obtenir quelques indications précieuses, à la fois sur le pouvoir d’achat des salariés calédoniens, et sur les niveaux de salaires du privé et du secteur public. Ce n’était pas le sujet, mais une étude serait également la bienvenue sur les niveaux de retraites servies, et le pouvoir d’achat des retraités locaux.
Au total, et après le croisement des informations sur le niveau des salaires et la hausse du coût de la vie, l’Isee établit une baisse du pouvoir d’achat des salariés de 4,5% avec une inflation à 3%.
Cette baisse moyenne du pouvoir d’achat résulte également de la baisse de qualification des emplois créés, ces derniers étant pourtant à la hausse. Or, “la qualification de l’emploi joue un rôle prépondérant sur le niveau de rémunération : le salaire moyen des ouvriers et employés est de 249 000 F.CFP ; il atteint 399 000 F.CFP dans les professions intermédiaires et 649 000 F.CFP pour les cadres et professions intellectuelles supérieures“.
Constat intéressant mais connu : le privé rémunère 33% moins que le secteur public. Explication donnée par l’Isee : dans le secteur privé, 3 emplois sur 4 relèvent de la catégorie ouvrier ou employé, tandis que dans le secteur public, 57% des agents exercent “des professions intermédiaires ou intellectuellement supérieures“. L’étude, cependant, ne compare pas les niveaux de rémunération des personnels sans diplômes ni qualification, par exemple, lesquels chez les contractuels et les allocataires de la fonction publique, disposent de salaires plus élevés que dans le privé.
Quoi qu’il en soit, la conclusion qu’il est possible de tirer à l’issue de cette étude, c’est que les constats effectués sur un pouvoir d’achat qui, en réalité, s’amenuise depuis au moins une décennie, n’ont pas pour autant entraîné des mesures correctives. Hormis, bien sûr, les augmentations automatiques prévues pour le SMG, et les grilles salariales évoluant avec l’ancienneté. Quelques mesures visant à stabiliser les produits de grande consommation ont été prises, mais les dispositions pour lutter contre la hausse des prix ou compenser la perte de pouvoir d’achat sont aux abonnés absents.
De ce point de vue, en dépit des “Assises” et des conférences en tout genre, la gouvernance du “pays” semble bien dépassée.