Les congrès des principaux partis indépendantistes, Union Calédonienne, Palika et UPM se sont déroulés comme prévu le week end dernier. L’UC a confirmé sa position radicale, laissant entendre qu’elle ne serait pas présente à la séance finale d’examen des propositions “martyr” de Gérald Darmanin. Si toutefois, des représentants du parti s’y rendaient à la dernière minute, ce ne serait certainement pas pour faire avancer les thématiques. On devrait s’attendre, au contraire à tout ce qu’est capable de produire l’UC en matière de blocages, de préalables, et de trajectoire pour l’indépendance.
En son absence, un “petit” accord pourrait en revanche se dessiner sur le retour à une liberté de suffrages pour les élections provinciales, même si personne ne doute que cette liberté sera restreinte. La condition de résidence pour être électeur sera probablement de dix ans. Trop pour les uns, insuffisant pour les autres, cela s’appelle un compromis. Et pour l’État, un “petit accord” … mais un accord tout de même. Important pour la présentation au Parlement du processus de convocation au congrès de Versailles, et de la modification constitutionnelle permettant le “dégel” du corps électoral.
Pour le reste, il faut demeurer réaliste. Surveillé par son futur concurrent aux provinciales dans le Nord et aux Iles, le Palika va éviter de se faire “cornériser” par les ultras de l’Union Calédonienne. On imagine mal, dans ces conditions, comment le statut futur du territoire pourrait faire consensus entre, a minima, le Palika, et les non-indépendantistes.
Si telle était la perspective, l’État devrait s’en contenter, et les non-indépendantistes avec. Mais tout n’est pas que statut. En particulier, il est établi que le président de la République et son gouvernement tiennent le sort de la Calédonie dans leurs mains, non pas le sort de son statut, mais celui de tout une population menacée par la faillite financière, économique et industrielle. A cela, l’Union Calédonienne ne peut apporter aucune réponse, ni à ses militants, ni à ses électeurs. Là se situe la limite de sa posture radicale.