Fin de semaine chargée pour la politique et l’économie en Nouvelle-Calédonie. Deux des principaux membres du gouvernement seront sur le territoire. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, devrait arriver jeudi soir et regagner Paris samedi. Bruno Lemaire, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, arrivera quant à lui samedi et restera jusqu’à lundi. Que peut-on attendre de ces déplacements ?
Pour Gérald Darmanin, le sujet est connu. Un document, amendable, est entre les mains des groupes politiques du Congrès depuis plusieurs mois. Les réunions devraient être conclusives sur certains sujets, et faire un point de situation sur d’autres. Deux question sont particulièrement importantes : la réforme électorale, laquelle nécessite une modification de la Constitution, et celle du statut du territoire après l’Accord de Nouméa qui répond aux mêmes exigences constitutionnelles. Sur les participations, devraient être présents l’ensemble des non-indépendantistes, ainsi que le Palika et l’UPM. L’Union Calédonienne a fait savoir depuis plusieurs semaines qu’elle n’en serait pas.
Sur la réforme électorale, un accord pourrait être trouvé entre les « partenaires » présents. Quant au statut, c’est sur l’exercice du droit à l’autodétermination que divergent les positions de l’Uni, et globalement celle de l’État et des non-indépendantistes.
Le rétablissement de la liberté de suffrage, même restreinte à quelques années de résidence pour les électeurs, est de toute façon une quasi-obligation juridique pour provoquer de nouvelles élections provinciales. Le statut, lui, ne relève ni de la même urgence, ni de la même obligation.
Pour l’Uni, un retour devant le FLNKS semble inévitable en cas d’accord. Dans cette hypothèse, une confrontation avec l’Union Calédonienne et ses alliés semble tout autant inévitable.
L’État, lui, a prévenu. Sans accord, « il prendra ses responsabilités » en matière de droit électoral. La majorité présidentielle pourrait bénéficier alors du soutien des Républicains, et probablement du Rassemblement National.
La visite de Bruno Lemaire revêt, quant à elle, une importance cruciale et même vitale pour la survie de la filière nickel et ses perspectives dans une contexte national et européen. Son approche des difficultés budgétaires et financières de la Nouvelle-Calédonie ne peut également échapper à personne …
C’est en effet Bercy qui pourra concrétiser les engagements du président de la République, et « le chemin de l’Avenir ». Le financement de la transition énergétique pour quelques 500 milliards CFP, avec au premier chef les projets en cours de deux Stations de Transfert d’Énergie par Pompage à Tontouta et dans le Nord, ainsi, probablement, que les problèmes de trésorerie des trois usines. Mais il sera évidemment question des autres sujets déjà évoqués au cours des réunions qui se sont tenues à Bercy avec « les parties prenantes ».
Rétablissement de la liberté de suffrage, sauvetage des trois usines calédoniennes, discussions sur la modernisation du statut, équilibre des comptes publics, cette ultime visite de deux poids lourds du gouvernement a effectivement peser sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.