Au cours des journées et des nuits de violences qui ont agité l’agglomération de Nouméa depuis le 13 mai au soir, les esprits ont été occupés par le réflexe de survie, de protection des familles et souvent des biens. Chaque jour, les sinistres statistiques des incendies, de l’action des émeutiers, des victimes, a maintenu la population dans l’angoisse des événements à venir. Chaque soir, des habitants de quartiers, la peur au ventre, ont tenté de se protéger par de sommaires barricades, tenues par des hommes et des femmes, réflexes bien loin des “milices armées” présentées par certains journaux métropolitains.
Aujourd’hui, après plusieurs jours d’un effort sans précédent de projection des forces de sécurité intérieure, de la métropole vers la Nouvelle-Calédonie, à 20.000 kilomètres, le retour à une certaine sécurité est en cours. Tout n’est pas rentré dans l’ordre, mais vient l’heure d’un bilan humain, après celui, encore sommaire, des comptes économiques et financiers.
Ces derniers sont astronomiques. 120 milliards FCFP au bas mot, 5000 emplois détruits totalement, peut-être 15.000, voire 20.000 mis en cause partiellement, et cela n’est peut être pas terminé. La folie de destructions aveugles risque de cibler les fondamentaux de l’économie calédonienne, la mine et la métallurgie.
Mais au dela des chiffres effrayants, des statistiques vertigineuses, ce sont des drames