36 heures sur le territoire, de passage entre Tahiti et Paris, et faisant partie d’un gouvernement intérimaire chargé de l’expédition des affaires courantes, Marie Guévenoux, ministre des Outre-mer, est de passage parmi nous. Pour certains, compte tenu du rôle limité du gouvernement central actuel, ce séjour ne sert pas à grand-chose. Pour d’autres, l’écoute d’une ministre qui vient en Nouvelle-Calédonie à la demande du président de la République a un sens. Une visite de pure forme, ou un déplacement utile pour les Calédoniens, encore plongés dans un désordre public pas encore jugulé, et vivant les prémisses d’un cataclysme économique et social ? Trois éléments de réponse.
Être à l’écoute des interlocuteurs représentatifs de la Calédonie, et aux côtés des forces de sécurité intérieure, c’est forcément utile. D’abord, pour le moral, ensuite pour les forces vives locales, les responsables politiques, les maires, les acteurs économiques et sociaux, qui constatent que l’oubli du drame qu’ils vivent n’est pas total, après la dissolution de l’Assemblée Nationale. À quels saints se vouer, alors que les Calédoniens affrontent peut-être la pire tragédie d’après-guerre, qui met en cause les fondements de leur société ? Même participant à l’expédition des affaires courantes, la ministre est présente à la demande du chef de l’État. Or, c’est le président qui choisira le