Dimanche soir, la prestation de Jean-Pierre Djaiwe sur le plateau de NC1ère a été loin d’être anodine. Dans le contexte de crise sans précédent que traverse la Nouvelle-Calédonie, le parti de Paul Néaoutyne occupe une place particulière, au sein du monde indépendantiste.
D’abord, le Palika exerce des responsabilités éminentes. Il gère la province Nord, et il est à la tête du gouvernement. L’Union Calédonienne n’est pas dans ce rôle. Jacques Lalié, président de la province des Iles, est contesté par des élus de l’Union Calédonienne, un parti qu’il avait déjà quitté avant de revenir à la tête d’une coalition qui l’a portée à la tête de l’institution. Dans le concert local, la voix de l’UC est davantage celle des surenchères, illustrées par un certain nombre d’outrances portées au crédit de son président. De surcroît, elle est la matrice de la CCAT, au sein de laquelle des cadres du parti, dont certains sont en détention, occupent des responsabilités majeures.
Ces deux grands partis ont, en 1984, décidé de créer le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste, structure de combat qui s’est substituée au Front Indépendantiste, et qui avait lancé le mot d’ordre du « boycott actif » le 18 novembre de cette même année.
Depuis, l’unité dans les épreuves et dans l’action s’est toujours retrouvée dans la revendication d’indépendance, mais a été écornée dans la lutte des partis pour le pouvoir. Paul Néaoutyne, en milieu des années 90, a pris sa liberté et celle du Palika. Il s’est ensuite imposé en province Nord, et assume la présidence de l’institution … depuis 1998.
L’émergence la plus évidente de la lutte de pouvoir est apparue pour l’élection du président du gouvernement, à la suite du renversement du gouvernement Santa. Durant 6 mois, les deux principales composantes du FLNKS n’ont pu se mettre d’accord et ont finalement convenu de la victoire de Louis Mapou.
Cette fois, cependant, par la voix de Jean-Pierre Djaiwe, le Palika fait entendre publiquement sa différence. Sur des sujets