Les émeutes du 13 mai ont constitué une énorme explosion de l’ensemble de la société calédonienne, atteignant ses fondements économiques, sociaux, et ruinant ses finances publiques. Nouvelle victime du séisme, la Sic, qui depuis 5 ans connaissait déjà de graves difficultés financières. Cette fois, avec les familles plongées dans le chômage, et incapables d’honorer leurs loyers, c’est un coup fatal qui est porté à cette véritable institution sociale de la Nouvelle-Calédonie. À défaut de réformes drastiques, a prévenu le président du conseil d’administration la semaine dernière, la Société est menacée de liquidation dans les mois qui viennent. Cette issue est-elle évitable ? Pas sûr à moins d’une reconfiguration totale de la structure, de ses objectifs, et … de ses moyens.
C’est en 1956, à la suite de sa première assemblée générale constitutive, que le Crédit de la Nouvelle-Calédonie se fixe trois objectifs : aide à l’habitat, aide à la production et aide sociale. Sa mission principale consiste à obtenir des prêts pour l’acquisition de logements individuels, le développement de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche… L’organisme élargit très vite son champ d’action en construisant de petits lotissements d’habitations individuelles qu’il vend à des particuliers. Parmi ses opérations emblématiques de l’époque, les HLM (Habitations à Loyer Modéré) sortent de terre sur les collines de Sainte-Marie surplombant l’actuel Géant Sainte Marie. C’est la première opération d’envergure de cette nature qui sera réalisée … sur une forêt primaire qui sera éradiquée, et alors, non protégée !
En 1963, l’organisme se transforme en SICNC (Société Immobilière et de Crédit de Nouvelle-Calédonie), ce qui ne fait qu’officialiser les actions menée en matière de crédit et de constructions immobilières. En 1988, la SICNC est “coupée en deux”, et devient d’une part, une banque à majorité calédonienne, la BCI, et d’autre part, la Sic à vocation purement immobilière à caractère social. Les deux sociétés vont prospérer, la Nouvelle-Calédonie renonçant à sa majorité dans la BCI, et la Sic développant des programmes de logements sociaux à tout va, favorisant parfois une inflation sur le foncier.
Aujourd’hui, son déficit déjà considérable a été multiplié par trois depuis les émeutes du 13 mai, ce qui devrait le rapprocher des deux milliards en année pleine. La faillite assurée. Pour quelles raisons, et dans quel délai ? La SIC gère un parc immobilier de plus de 10.000 logements et loge environ 15% de la population calédonienne dont 27.000 personnes à Nouméa, soit un ménage sur cinq. Le Fonds social de l’habitat (FSH), l’organisme calédonien qui collecte la