(Article réservé aux abonnés) Si les Calédoniens semblent plutôt indifférents aux péripéties préparatoires à la nomination du prochain Premier ministre de la France, c’est d’abord parce les difficultés de leur quotidien prennent naturellement le pas sur des préoccupations paraissant hexagonales. Rien d’anormal à une telle attitude, mais il n’empêche. Le devenir de la Nouvelle-Calédonie, dans tous les aspects qui constituent la crise qu’elle traverse, dépendra essentiellement des décisions de ce prochain gouvernement.
En matière de financements, d’abord, les engagements pris par Bruno Lemaire, pour ce qui concerne notamment la survie et la pérennité de la filière nickel, les dispositifs de soutien aux finances publiques, aux régimes sociaux, aux entreprises sinistrées, devront être repris … ou non par le prochain locataire de Bercy. Or la France, en matière budgétaire, est sous le regard attentif de l’Europe qui l’a sévèrement rappelée à l’ordre pour dépassement excessif de son niveau d’endettement, et quelques lacunes pour ce qui est de la diminution des dépenses publiques. Les milliards d’euros dont la Nouvelle-Calédonie a besoin, et qui lui ont été promis, seront-ils au rendez-vous dans une inévitable séquence de rationnement du budget de la Nation ?
En matière sécuritaire, un nouveau ministre de l’Intérieur, et un nouveau ministre de la Justice vont être proposés par le Premier ministre, puis nommés avec l’assentiment prescrit du président de la République. Mais rien ne permet d’assurer que la Place Beauvau sera tenue avec la même fermeté que celle manifestée de manière constante par Gérald Darmanin. Et rien ne permet d’assurer que le nouveau Garde des Sceaux maintiendra le