(Article réservés aux abonnés) Coutume et religion sont les « deux jambes » de la société kanak. Sont ou étaient ? En quatre mois, avec la tentative d’incendie de l’église de Balade, c’est la cinquième agression perpétrée contre un édifice religieux, avec une caractéristique : les églises ou les bâtiments atteints sont situés en tribu. Il faut d’ailleurs y ajouter une tentative de destruction par incendie d’un temple à Lifou. Dans la réthorique du décolonialisme, l’évangélisation des peuples est assimilé à une colonisation des esprits, concrétisée par des éléments matériels que sont les églises, les temples, les presbytères. Assiste-t-on à cette assimilation en Nouvelle-Calédonie ? Ici, pourtant, ce serait une forme de remise en cause de la société kanak qui a, depuis deux siècles, adopté l’évangile. La Bible et l’Evangile étaient arrivés en 1841, à la tribu de Roh/Maré pour les protestants avec l’arrivée des catéchistes Tataio et Taniela, et en 1843, pour les catholiques avec l’arrivée des missionnaires conduits par Monseigneur Douarre.
Question plus préoccupante pour la société kanak : ces dérives ne traduisent-elles pas une altération profonde de la connaissance de la coutume, et par là même, de son respect ? Une vrai question liée au mode de vie contemporain, qui, à l’égard de « l’enseignement » de la coutume aux jeunes, a provoqué une rupture au profit de l’enseignement du savoir universel.
Depuis l’arrivée des catéchistes et des missionnaires, la quasi-totalité de la population kanak est devenue chrétienne. Plus encore, la religion a pris le dessus sur certaines pratique païennes, et a été associée à des rituels coutumiers. Pas, ou presque de cérémonie de l’igname sans la bénédiction
Ce contenu est réservé aux abonnés
Merci de vous connecter pour accéder à l'article !