À l’issue du discours de politique générale du Premier ministre, d’une part, devant l’Assemblée Nationale, d’autre part, devant le Sénat, l’ambition annoncée est de reprendre les négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui, plusieurs interrogations demeurent.
Les destructions du 13 mai, et le fait que la CCAT a été créée par l’Union Calédonienne, laissent supposer que ce parti politique refusera obstinément toute initiative tendant à modifier le corps électoral. Quitte, ainsi que le souligne le Conseil d’État dans son avis du 26 décembre dernier, à voir au fil du temps, … s’éteindre le dit corps électoral ! Une démographie en régression, la disparition progressive des électeurs conduiront à cette aberration.
Se pose, dans l’intervalle, le sort du FLNKS … Si, comme l’hypothèse existe, le Palika et l’UPM se retiraient, le Front créé en 1984 deviendrait vide de sens. En tout cas, il ne pourrait se prévaloir de représenter « le peuple kanak ». Chacun, toujours dans cette hypothèse, prendrait alors sa liberté politique, tout en conservant un objectif d’indépendance.
Michel Barnier a fait preuve de prudence, dans ses déclarations recueillies par La Tribune Dimanche. Il y a indiqué : « Nous prendrons le temps, au moins une année, pour en rediscuter et trouver un nouvel équilibre. Nous pouvons reconstruire un dialogue entre toutes les communautés ». Il y a probablement de quoi. Au-delà des ajustements institutionnels à partager, il y a surtout des points essentiels sous les fourches caudines desquelles devront passer les négociateurs. Ils sont au nombre de deux.