Parmi les missions du ministre des Outre-mer figurent celles très politiques concernant le report des élections provinciales, l’élargissement du corps électoral, et la réouverture des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Dans un contexte local actuel, très atypique, la position de Paul Néaoutyne, leader majeur du Palika, va revêtir une importance particulière.
La situation politique calédonienne était déjà très complexe. La fracture intervenue au sein du FLNKS à la suite du coup de force de l’Union Calédonienne et du RDO porte de surcroît en elle un bouleversement du monde indépendantiste. Très rapidement vont s’affronter deux visions de l’indépendance revendiquée : l’une radicale, celle de l’UC et de ses alliés, et celle du Palika et de l’UMP, qui se veut plus réaliste.
C’est évidemment l’insurrection du 13 mai, et la destruction de l’appareil économique calédonien, ainsi que la ruine des finances publiques et des régimes sociaux qui séparent les deux points de vue. Les conséquences de cette action aboutissent à une situation paradoxale : celle d’un chef de groupe de l’UC qui participe à un déplacement à Paris pour solliciter une aide de 500 milliards de « l’État colonial », auteur « d’un génocide du peuple kanak » ! Le Palika, de son côté, a pris acte des conditions nouvelles créées par la quasi-ruine de la Nouvelle-Calédonie, sans renoncer à sa « trajectoire » vers une indépendance avec partenariat avec la France, une trajectoire, indique-t-il, qui doit être conduite « ensemble », c’est-à-dire avec toutes les composantes de la société calédonienne.
Or, le nouveau gouvernement français par la voie de Michel Barnier a inscrit dans sa feuille de route calédonienne l’explication du report des élections provinciales, la nécessité juridique d’un élargissement du corps électoral, et la reprise des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Et dans l’immédiat, de son avenir tout court …
François-Noël Buffet est chargé d’ouvrir ce lourd dossier lors de son séjour calédonien. Il sait que pour le court et le moyen terme, il aura du fil à retordre avec les partis radicaux, dont l’UC. Pour le reste, il peut évidemment compter globalement sur l’acceptation des