À l’issue d’une visite de quatre jours sur le territoire, François-Noël Buffet peut-il être satisfait des résultats de ce premier déplacement en sa qualité de ministre des Outre-mer ? D’un autre côté, ses interlocuteurs calédoniens ont-ils apprécié leurs rencontres avec le locataire de la rue Oudinot, et les choses ont-elles progressé pour la Nouvelle-Calédonie en ruine et en crise ?
Ce sont, en effet les deux faces de sa visite.
Pour le membre du gouvernement de Michel Barnier, comme pour le Premier ministre, ce bilan sera jugé par le président de la République comme par l’opinion publique métropolitaine, du moins celle qui s’intéresse aux affaires calédoniennes. Par ailleurs, ses contacts, ses réunions avec les acteurs politiques, économiques et sociaux locaux vont en grande partie conditionner la suite de son action ici.
Au total, ce qu’on peut retenir de ce déplacement peut être analysé de la manière suivante.
De retour à Paris, et sous le prisme gouvernemental, il pourra affirmer : « j’ai rencontré tout le monde », ou exprimé autrement, « tous les partis politiques ont accepté de venir me rencontrer ». Et il est vrai qu’après une période de rupture avec le gouvernement central, une fraction des indépendantistes a choisi, non pas de s’exprimer dans les urnes, comme c’est la règle en démocratie, mais de le faire par l’insurrection et la violence. Dans ce contexte, qui perdure sporadiquement comme à Saint Louis, le fait que le ministre ait pu rencontrer « tout le monde » sera perçu comme une première réussite sur la voie de l’apaisement.
FNB -pour François-Noël Buffet- avait également pour mission d’entreprendre l’explication de texte sur deux sujets : le report des élections provinciales, et celui, explosif, de la réforme électorale, présentée sous le terme « soft » d’élargissement. Le report des élections provinciales n’a pas suscité de réaction particulière. Quant à la perspective d’élargissement électoral qui nécessitera, a expliqué le ministre, une démarche législative puis une réunion du Congrès du Parlement, elle n’a pas provoqué de clash, ni même de réaction a priori hostile.
Enfin, s’agissant du soutien de l’État pour la reconstruction et le maintien à flot des comptes publics calédoniens, il a donné à ses interlocuteurs locaux les gages autorisés par le projet de loi de finance 2025. C’est-à-dire les assurances et les chiffres compatibles avec les prévisions de Bercy et celles de sa propre mission. À l’exclusion de la réaction