Le Premier ministre fidjien Sitiveni Rabuka s’est exprimé à Radio New Zealand avant la mission d’information conduite par le Forum sur le territoire.
De son côté, le président Louis Mapou a confirmé que la mission des dirigeants du Pacifique aura lieu du 27 au 29 octobre.
Sitiveni Rabuka est l’un des quatre dirigeants du Pacifique qui y participent et a confirmé qu’il sera à Nouméa dimanche.
Il a déclaré à RNZ Pacific lors de sa visite à Aotearoa la semaine dernière, que compte tenu de sa longue expérience dans “le leadership du Pacifique », il estime que l’écoute est essentielle.
« J’espère qu’ils seront très, très raisonnables sur ce qu’ils demandent« , a déclaré le Premier ministre. Il faisait probablement allusion à la revendication d’indépendance pour Kanaky.
« Quand ils ont commencé,- le mouvement Kanaky a commencé pendant mon temps en tant que Premier ministre-, je leur ai dit : « Regardez, ne giflez pas la main qui vous a nourri« . Alors ayez un bon arrangement de dissociation lorsque vous devenez indépendant, assurez-vous de vous séparer en tant qu’amis. »
Le journaliste expérimenté du Pacifique Nick Maclellan, qui se trouve en Nouvelle-Calédonie, a déclaré qu’il y avait « une préoccupation importante », celle que les dirigeants politiques en France ne mesurent pas la profondeur de la crise.
« Cette crise n’est pas résolue, et je pense qu’à mesure que les dirigeants du Pacifique arriveront cette semaine, ils devront regarder au-delà du calme superficiel pour se rendre compte qu’il y a beaucoup de problèmes qui doivent encore se résoudre dans les mois à venir« , a-t-il déclaré.
Il a déclaré qu’il semblait y avoir une « tension » entre le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et les autorités françaises au sujet de l’objectif de la mission des dirigeants du Pacifique.
« Dans le passé, les diplomates français ont suggéré que le Forum soit le bienvenu pour venir, pour condamner la violence, pour aborder la question de la reconstruction et ainsi de suite« , a-t-il déclaré.
« Mais je sens une réticence à aborder les problèmes liés à la responsabilité de la France en matière de décolonisation.
« Le fait même que quatre premiers ministres viennent, et non des diplomates, et non des ministres, pas seulement des fonctionnaires, mais quatre premiers ministres des pays ».
On peut ajouter à ces différents commentaires que la « Troïka » du Forum pourra constater la réalité de la prétendue « situation coloniale » de la Nouvelle-Calédonie : une France qui tient à bout de bras le maintien en survie de la société calédonienne, en y injectant notamment des milliards de dollars …