Retenir les excès et les outrances de Donald Trump, et ne pas voir ce qui, pour une majorité d’Américains, pourrit la vie des entreprises, de l’économie, de l’emploi, de leur vie quotidienne, et qui constitue un gaspillage des impôts qu’ils doivent payer, c’est ce qui conduit le plus souvent les Français à caricaturer le triomphe de l’ex-candidat Républicain finalement élu.
Il faut plutôt s’interroger sur les causes profondes de ce véritable triomphe de celui qui deviendra, en janvier, le 47e président des État-Unis.
Aux USA, il est frappant de constater la prospérité de la plupart des États gérés par les Républicains, et souvent, la migration interne concernant des entrepreneurs et des habitants qui quittent les « États bleus » pour s’installer dans des « États rouges ».
La Floride, chère à Donald Trump, en est, à cete égard, le reflet. Grues par centaines pour un secteur de la construction en plein boom, infrastructures publiques grandioses, explosion de l’utilisation de l’intelligence artificielle, cette prospérité est un aspirateur dont les effets sont ressentis dans les états proches gérés par les Démocrates.
Au-delà des saillies de l’ex-candidat républicain, les Américains sont lassés de ce qu’il considèrent comme une socialisation rampante synonyme d’une multiplication des réglementations dans tous les domaines, des freins administratifs à l’entrepreunariat, à la création d’un assistanat financé par les impôts de ceux qui travaillent, véritable attractivité pour les immigrés. La liberté et la démocratie aux USA, définies par la Constitution américaine et ses multiples amendements, sont propres à l’Amérique issues de la conquête de l’Ouest, de la guerre de sécession et son statut de première puissance mondiale.
Les Américains n’envient guère, ni l’Europe, ni la France. Pour eux, cette dernière est attirante pour ses monuments, sa gastronomie et ses châteaux. Le reste, la dépense publique à tout va, les régimes sociaux ultra-protecteurs au déficit abyssal, la rigidité des lois du travail, et les grèves innombrables et incessantes constituent pour eux une curiosité aux allures de puissance moyenne en pleine décadence.
En revanche, selon les termes de « l’American way of Life », les élections présidentielles ont montré qu’une majorité d’Américains considère que l’État fédéral doit d’abord s’occuper d’eux, combattre le chômage et la baisse de l’activité économique, et que, d’une manière générale, la pression fiscale qui leur est imposée doit servir à l’amélioration de leur vie au quotidien, et en particulier, à celle de leur pouvoir d’achat. La réflexion est similaire dans le puissant monde économique, et l’engagement d’Elon Musk aux côtés de Donald Trump est révélateur de cet état d’esprit.
Des préoccupations qui pourraient sans doute être inspirantes pour d’autres dirigeants étrangers ou non, loin des caricatures de ceux qui se contentent d’adorer l’État Providence, et avoir foi en l’argent magique …