Lors d’une conférence de presse ce matin, l’UPM a affirmé suspendre sa participation au FLNKS jusqu’à ce que le parti historique « clarifie ses stratégies ».
La décision a été prise lors du 41ème congrès de l’Union Progressiste en Mélanésie (UPM), qui a eu lieu les 9, 10 et 11 novembre au lieu-dit Hinano, à Poum. Le parti politique suspend sa participation aux réunions du bureau politique du FLNKS, mais plus largement à toutes les activités du parti, tant que le FLNKS n’a pas clarifié ses stratégies. « Le FLNKS a tourné le dos à ce qu’on faisait jusque-là, notamment à la poignée de main historique entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur », a expliqué Victor Tutugoro, président de l’UPM. L’UPM réaffirme néanmoins être membre fondateur du FLNKS. Selon le parti, le manque d’alignement n’est que récent : « Nous ne sommes pas en accord avec le 42ème congrès du FLNKS… Mais nous étions d’accord avec tous les congrès précédents », a souligné le président de l’UPM.
Sous la bannière de l’UNI
Afin de poursuivre les discussions engagées sur l’avenir institutionnel du territoire, l’UNI a été désigné comme le parti politique « adéquat » par rapport au projet politique de l’UPM. Le parti de Victor Tutugoro se positionne en faveur de l’indépendance en partenariat, et affirme sa volonté de trouver un accord global.
L’UPM ne se reconnaît pas dans les exactions
Lors de la conférence de presse, Victor Tutugoro a réaffirmé que l’UPM militait « pour le droit à la différence, le droit à la diversité, la solidarité, le respect et l’humilité ». « Nous ne nous reconnaissons pas dans les exactions, les pillages et les incendies, a-t-il ajouté. Nous militons pour une société plus ouverte, juste, équitable, et qui reconnaît le peuple premier ». En réponse aux exactions, l’UPM « soutient le gouvernement dans la mise en œuvre de son objectif de refondation et de reconstruction du Pays »
Pour la préservation de la culture Kanak
Au-delà des discussions sur l’avenir institutionnel, le 41ème congrès de l’UPM a abordé plusieurs enjeux. Le parti confirme « l’importance de la place des institutions coutumières dans l’organisation de la société calédonienne contemporaine », notamment le Sénat coutumier. Il demande d’avantage d’implication de la part des autorités coutumières, en particulier face à la jeunesse. L’UPM suggère notamment la mise en place de baux ruraux pour occuper les espaces fonciers coutumiers. Dans le cadre de la sauvegarde de l’identité, de la culture et des langues Kanak, l’UPM « réaffirme l’importance de l’enseignement des langues Kanak » : le parti a souligné l’initiative de l’Université de la Nouvelle-Calédonie qui propose un programme d’enseignement du droit civil coutumier. « Nous encourageons la démarche, car elle permet d’ouvrir une réflexion sur le fonctionnement et l’évolution du droit civil coutumier, a souligné le parti. Cela nous rapproche de l’objectif de créer un seul droit ».
Kim Jandot