L’État est appelé de toute part à la rescousse, y compris dans des secteurs majeurs qui ont été transférés comme la fiscalité, le développement économique, le social, la santé, les retraites, l’enseignement, le travail ou encore l’énergie. Il demeure « seulement », si l’on peut dire, responsable de l’exercice de ses compétences régaliennes, il doit protéger la sécurité et l’intégrité des biens et des personnes. Cette mission était d’ailleurs l’une des toutes premières lorsque la Révolution française écrivit en lettres d’or la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il n’a pas été en mesure d’y répondre lors de l’insurrection du 13 mai. C’est que, à partir de cette date, plutôt que de s’exprimer par la voie démocratique, des émeutiers ont choisi la violence et la destruction, conduisant la Nouvelle-Calédonie à la ruine dans toutes les collectivités et dans tous les secteurs.
Depuis, loin des hypothèses d’aide économique des « pays frères au Pacifique » ou du FMI -ces formulations relevant de l’argumentation indépendantiste lors des référendums-, le seul partenaire sur lequel le territoire peut compter est la France. Naturel, après tout, puisque la Calédonie fait partie intégrante de la nation française, et qu’il est fait appel à la solidarité nationale.
Précision, tout de même : cet appel avait déjà été lancé avant les événements du 13 mai. Ceux-ci ont en effet suivi une situation déjà critique du territoire en matière de finances publiques, de système social, de santé, et pour les usines métallurgiques encore toutes en fonctionnement.
Ainsi, bien avant l’insurrection de mai, le soutien de l’État était, en permanence, sollicité.
Naturel sauf qu’il serait de bonne compréhension de se rappeler que l’État, concept immatériel incarné par les hommes et les femmes qui le représentent, aussi bien en qualité d’élus, que de fonctionnaires et agents à son service, est la France. Pourquoi ?
Parce qu’au travers des innombrables demande de soutien « de l’État », de subventions, de dotations, d’aides, lesquels vont se chiffrer présentement à quelques 120 milliards de FCFP -davantage que les recettes fiscales du territoire-, c’est bien à la France des salariés, des professions libérales, des entreprises, tous contribuables, que tout cela est demandé.
L’argent magique n’existe pas. Les milliards déjà déversés en Nouvelle-Calédonie et ceux qui vont l’être dans les mois et les années à venir, ont une source incarnée. Par toutes celles et ceux, personnes morales ou physiques -les « zoreilles », disent volontiers les Calédoniens, qui font « la France ».
L’exigence est facile. Parfois, elle est justifiée. En l’espèce, pour les indépendantistes autant que pour tous, il est bon de nommer celle qui y répond avec une grande générosité : la France.