Inspirés par le discours historique prononcé par Dick Ukeiwe devant le Sénat en janvier 1985, discours affiché dans toutes les mairies de France, et tirant enseignement d’un certain nombre d’échecs de l’Accord de Nouméa, « les Loyalistes s’unissent autour d’un projet commun, qu’ils défendront collégiallement dans les mois à venir ». Cette union, qui vise à l’établissement d’une « Fédération territoriale », indique un communiqué publié mercredi, s’inscrit dans « le cadre de la préparation des discussions sur l’avenir institutionnel du territoire ».
UN DISCOURS HISTORIQUE EN JANVIER 1985 DEVANT LE SÉNAT
Pour mémoire, que disait le Sénateur Ukeiwe à propos des institutions calédoniennes, dans un discours qui fait partie de l’histoire, prononcé le jeudi 24 janvier 1985 devant le Sénat, en réponse à la proposition d’indépendance-association formulée par Edgar Pisani ? En deux paragraphes, la synthèse est faite :
« (…) J’en viens maintenant au cœur de mon propos. Je vais ébaucher devant vous les principes institutionnels qui me paraissent de nature à permettre, pour reprendre les termes du président de la République, de « renouer les fils du dialogue » et d’élaborer un projet susceptible d’assurer l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
« Ces principes sont au nombre de trois : le maintien de la Nouvelle-Calédonie l’unité dans l’ensemble français, l’unité du territoire, la reconnaissance de la diversité et la personnalité de toutes les parties du territoire (…) ».
TROIS IDÉES-FORCES
Ainsi, le projet que défendront les Loyalistes s’organise autour de trois principes fondamentaux, poursuit ce communiqué :
– « Le maintien sans équivoque de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République. Le projet que nous défendons est un projet où la Nouvelle-Calédonie est pleinement intégrée au sein de la République. Pas en dehors. Pas associée. (…)
– « La sauvegarde de l’unité du territoire. Nous sommes tous Calédoniens, et pour retrouver une coexistence pacifique, nous devons respecter nos différences tout en préservant ce qui nous unit. Le territoire est l’un des symboles fondamentaux de cette unité : il ne peut, ni ne doit, être divisé. Cela implique la préservation d’un gouvernement territorial, dont le champ de compétences et les modalités de fonctionnement devront être révisés pour éviter de reproduire les erreurs générées par l’Accord de Nouméa.
– « Une fédération territoriale qui permet à chaque province de mettre en place son projet de société. Le projet que nous défendons est celui d’une communauté de destin, construite avec ceux qui souhaitent avancer à nos côtés, dans le respect de nos différences et autour des valeurs universalistes et démocratiques, sur lesquelles il ne peut y avoir de débat. Pour cela, il faut redonner aux provinces toutes les compétences qui leur permettent d’adapter leurs politiques publiques pour faire émerger le système de société que leurs populations réclament ».
PRÔNER L’UNION
Sans doute aucun, cette formulation signifie clairement que chacune des composantes des Loyalistes ainsi que le Rassemblement, ex-RPCR, ont consenti des concessions pour parvenir à une expression cohérente et commune sur le fondement des institutions qu’ils prôneront. D’ailleurs, ils ne revendiquent pas une démarche exclusive, mais invitent les autres partis non-indépendantistes à faire également cause commune. Incontestablement, une initiative attendue des Calédoniens attachés à l’autonomie dans la République, et lassés des querelles entre les partis dits non-indépendantistes.