Épilogue de douze années de radicalisation de plus en plus prononcée, la désignation d’Emmanuel Tjibaou à la tête du plus ancien parti politique du territoire va-t-elle marquer un tournant, ou bien simplement la continuation de cette radicalisation ? Incontestablement, déjà, un virage est pris au niveau générationnel. Le retrait de Daniel Goa, dont l’image personnelle avait été altérée par des affaires de justice résultant de conduites en état alcoolique, est accompagnée par un silence, pour l’instant, sur les caciques de l’UC qui ne figurent pas au Bureau. Pas de nouvelles, donc, de Roch Wamytan, ancien président du Congrès, ou de Gilbert Tyuienon, actuel membre influent du gouvernement et ancien Vice-président de l’UC. Et quid des dissensions « régionales », évoquées par le président sortant. Et même interrogation pour la représentation des Iles Loyauté. Les précisions viendront probablement. Tout comme les orientations contenues dans les résolutions. Au total, pour le député-Président, un défi hors-norme. Décryptage.
144 sur 198
En attendant, on peut souligner que l’élection du nouveau président a été acquise après le retrait des autres candidats. Un gage d’unité derrière lui. Mais dans le même temps, on peut noter que 144 voix lui ont été acquises sur les 198 suffrages. Voila sûrement les dissensions entre des comités régionaux. On en saura plus dans les jours qui vont suivre, et notamment, dans l’application des résolutions concernant les négociations proposées, la réforme du corps électoral préalable aux prochaines élections provinciales, et le concept d’indépendance prôné. Le nouveau président de l’UC composera-t-il pour tenter d’obtenir le consensus interne ? Cette attitude correspondrait au tempérament qu’on lui prête, mais peu à la « trajectoire » de l’UC.
FLNKS : LE CAILLOU DANS LA CHAUSSURE
Il s’agira aussi pour lui d’affronter la fracture du FLNKS. Certes, la dialectique utilisée est toujours rassurante. « La porte est ouverte, et tout le monde a sa place ». Il n’empêche. À Bakou, sans mandat du FLNKS, comme en Corse ou en Espagne, la structure a été instrumentalisée, et c’est du moins, le ressenti des partis qui se sont mis à l’écart de son fonctionnement. Et puis, le « congrès » de Pagou a été un camouflet pour le Palika et l’UPM. Leur désaccord n’a pas été pris en compte. Pire, alors que depuis deux décennies,