Le gouvernement dirigé par Michel Barnier semble vivre ses derniers moments. Ce lundi 2 décembre, le Premier ministre a choisi de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée nationale, engageant ainsi la responsabilité de son exécutif.
À 18h21, heure de Paris, le groupe LFI a déposé une motion de censure, rapidement suivi par une annonce similaire du Rassemblement National. Ces deux formations politiques rassemblent à elles seules une majorité absolue de députés, ce qui laisse peu de doute sur l’issue : sauf surprise majeure, le gouvernement Barnier pourrait tomber dans les jours à venir.
UNE CHUTE QUASI INÉLUCTABLE
Le seul espoir pour Michel Barnier de surmonter ce vote résidait dans une concession à Marine Le Pen concernant l’indexation des retraites sur l’inflation dès le 1er janvier. Une telle mesure aurait pu convaincre les élus du RN de s’abstenir lors du vote de la motion. Cependant, le Premier ministre a catégoriquement refusé de céder sur ce point, et le texte adopté via le 49.3 ne peut plus être amendé.
En cas de renversement, le président Emmanuel Macron devra désigner un nouveau chef de gouvernement, comme ce fut le cas en septembre dernier. Michel Barnier et son équipe seraient alors considérés comme « démissionnaires ».
CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES : L’EURO EN DIFFICULTÉ
La perspective d’une crise politique en France a également des répercussions sur les marchés financiers. Lundi, la monnaie européenne a accusé le coup, cédant 1,00 % face au dollar américain à 1,0470 dollar en fin d’après-midi, et reculant de 0,16 % face à la livre sterling, à 82,91 pence pour un euro.
Si le gouvernement venait à chuter, les incertitudes politiques pourraient déboucher sur des politiques budgétaires restrictives ou des mesures d’austérité. Une telle dynamique risquerait d’affaiblir davantage la croissance économique, selon les analystes.
LES AIDES À LA NOUVELLE-CALÉDONIE EN QUESTION
Avec le vote d’une motion de censure, c’est donc tout le gouvernement qui tomberait. Seraient démissionnaires notamment le ministre des Outremer, celui de l’Intérieur, ainsi que les ministres de Bercy, en première ligne pour l’attribution des aides au territoire.
Récemment en visite sur le territoire, le Délégué interministériel indiquait que sur la base du budget de l’an passé, (un fonctionnement se rapprochant des 12e provisoires que nous connaissons), certaines interventions pourraient tout de même être effectuées.
Une chose est sûre, le séisme politico-budgétaire que traverse la France ne donne aucune chance à la demande de 500 milliards FCFP de subvention formulée par des groupes du Congrès. Sur le plan des aides, le gouvernement Mapou a été plus prudent, acceptant la procédure d’une garantie de l’État pour un prêt de l’AFD en ce qui concerne 2025. Il faut juste espérer que les 27,5 milliards permettant la survie des finances locales, des régimes sociaux et d’Enercal, soient versés comme prévu …