Débat long et rugueux, hier Boulevard Vauban, où les élus du Congrès étaient appelés à décider une modification budgétaire vitale pour le territoire. D’abord, accepter ou non les conditions dans lesquelles, à l’issue de négociations menées avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’État consent à intervenir à hauteur de 27 milliards pour assurer les fins de mois du territoire pour le reste de l’année 2024. Ensuite, modifier le budget de l’exercice en cours pour y intégrer la somme dite, et la répartir entre les bénéficiaires, essentiellement les collectivités calédoniennes, les régimes de chômage, le Ruamm et Enercal. Des échanges, interventions, amendements, parfois vifs, qui se sont achevés aux alentours de minuit.
Trois « acteurs » majeurs dans ce lieu que l’Affreux Jojo des Nouvelles Calédoniennes, version originelle, nommait le Théâtre Vauban. Le gouvernement par la voix de son président, Louis Mapou, Calédonie Ensemble, et Sonia Backes.
Sauf que cette fois, de l’issue de la pièce pouvait dépendre la survie de la Nouvelle-Calédonie, de ses collectivités, de milliers de chômeurs, et de la production d’électricité pour les Calédoniens.
Recevoir une aide de 27 milliards avant la fin de l’année, tout le monde était d’accord. Mais ce sont les conditions qui ont fait débat, entre avances remboursables, prêts garantis et subventions. Chez Calédonie Ensemble, avec pour chef de file Philippe Gomes, pas question d’accepter un endettement supplémentaire du territoire. Au nom de la solidarité nationale, il faut exiger que les interventions de l’État se résument à des subventions. La convention fixant les termes de l’attribution des 27 milliards ? Pas question de se soumettre au diktat d’une fonctionnaire de Bercy. La remettre en cause comporte un risque ? Non, estime le parti. Des assurances au plus haut niveau politique ont été données pour soutenir la Nouvelle-Calédonie, y compris au sommet de l’État. La décision relève du Politique, et non de la sphère administrative.
Les orateurs de Calédonie Ensemble estiment en outre que le gouvernement de Louis Mapou a outrepassé son rôle. Le texte qui vient devant les conseillers est présenté comme non-modifiable. Or, la décision ultime revient au Congrès, et surtout, ces fameuses conditions incluant prêts et avances remboursables. La compétence lui revient.
Sonia Backes ne partage pas cet avis, même si elle rappelle au gouvernement les compétences de chacun. Pour elle, le projet présenté vise simplement « à sauver la Calédonie ». Or, la gouvernance de la France est dans la tourmente, et dans ces conditions, aucun risque ne peut être couru : la délibération modificative doit être votée en l’état, en incluant les conditions négociées avec l’État, sans en changer les termes. « Si cette DM6 n’est pas adoptée, une trentaine de collectivités calédoniennes seront mises sous tutelle », souligne-t-elle, indiquant qu’elle ne croit pas « au bras de fer » avec Bercy. « Tant pis », diront ceux qui conduisent le dossier à Paris. « Veut-on prendre ce risque ? Nous ne prendrons pas ce risque », martèle-t-elle.
Louis Mapou, pour sa part, est demeuré calme et flegmatique durant toutes les passes d’armes. La négociation des aides s’est effectuée dans une urgence exceptionnelle, recadre-t-il. « Nous n’avons jamais considéré que nous étions en droit de négocier avec l’État et de signer sans passer par le Congrès ». Mais il rappelle aussi que la plupart des difficultés, certes aggravées par les événements du 13 mai, existaient bien avant que n’explosent ces derniers. Et l’État le sait. Alors, il souligne que le gouvernement local a, bien entendu, commencé par défendre la solution simple de la subvention. Mais dans la situation budgétaire de la France, pour disposer d’un « droit de tirage » rapide, pour alimenter les dépenses budgétaires calédoniennes en cette fin d’année, la solution soumise au Congrès, au bout des discussions, est celle finalement obtenue. Pour le président de l’Exécutif, il appartient évidemment au Congrès de décider. Son gouvernement, dans son rôle, fera remonter à Paris la décision. Mais il met tout de même en garde les élus. Peut-on croire que la Calédonie peut imposer ses propres conditions ?
Pour mémoire, la proposition de Bercy contenue dans le Pacte Nickel avait déjà été renvoyée par le Congrès. Résultat, l’État, s’il a pu aider à la survie de deux usines, n’a pas versé les contributions proposées pour la transition énergétique. Des milliards. Risque avéré …
Finalement, après discussions et rejets de plusieurs amendements, la fameuse DM6 a été adoptée … à l’unanimité. Dans l’immédiat, les Calédoniens pourront survivre.
DÉPENSES « INDÉCENTES » POUR LE VOL INAUGURAL VERS PARIS : CHRISTOPHER GYGÈS DÉMISSIONNE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION D’AIRCALIN
Encore un déplacement d’élus vers Paris et retour, mais cette fois, c’est pour le vol inaugural d’Aircalin. « Le nombre d’élus dans la délégation est tout simplement indécent », écrit dans un Post Christopher Gygès, lui-même « ministre » et convié, mais qui, avec Isabelle Champmoreau et d’autres élus, a décliné l’invitation.
« Pendant que certains bataillent au Congrès pour dégager les crédits nécessaires à la survie de la Nouvelle-Calédonie, d’autres voyagent », poursuit l’élu du gouvernement. Et de conclure : « Pour ces raisons, j’ai décidé de démissionner du conseil d’administration d’Aircalin pour ne pas cautionner ces abus ».
2595 BACHELIERS NOUVEAUX
Le crû 2024 du baccalauréat est, en pourcentage, un bon crû. Certes, les candidats ont été dispensés des épreuves habituelles et c’est la méthode du contrôle continu qui a dû être choisie en raison de l’insurrection du 13 mai. Peu importe, d’ailleurs. Le diplôme n’en aura pas moins de valeur. Il ouvrira les portes des enseignements supérieurs.
Pour ce qui concerne les BTS, 1320 candidats ont été admis sur les 1626 candidats.
230 SALARIÉS DE LA SLN À THIO EN CHÔMAGE ET 120 SOUS-TRAITANTS TOUCHÉS
Troubles permanents, blocages, incendies et destructions innombrables de matériels et de locaux, depuis de nombreux mois, la SLN à Thio ne peut exploiter son site minier dans des conditions normales. À la mi-octobre, l’entreprise à dû fermer et mettre ses personnels en chômage partiel. La suite ne lui a donné aucun espoir de reprise. Trop de dégâts, trop d’incertitudes, trop de risques. Le site, qui fut pendant près d’un siècle, le fleuron du métallurgiste, le port qui fut régulièrement fréquenté par le plus beau voilier-cargo du monde, le France II, qui fut le lieu d’avancées technologiques en matière d’exploitation minière, est désormais silencieux, victime des destructeurs. 230 emplois directs perdus, 120 sous-traitants en panne d’activités, des centaines de familles désormais privées de leurs revenus habituels, et demain, de tout revenu, dramatique bilan des exactions et des émeutes.
MÉTÉO
Ce matin :
Sur le Sud-Ouest et l’Ile des Pins, des éclaircies sont possibles. Ailleurs, les nuages dominent. Sur l’Est, le Nord et le nord des Loyauté, ils déposent des averses, qui peuvent déborder en fin de matinée sur le Nord-Ouest. Elles peuvent prendre localement un caractère orageux. Sur l’Ouest, le vent est faible en début de journée, puis des brises de secteur Sud-Est se mettent en place entre 5 et 10 noeuds. Ailleurs, le vent d’Est Nord-Est est prévu entre 5 et 10 noeuds, localement entre 10 et 15 noeuds sur la pointe Sud et l’Ile des Pins, la pointe Nord et Bélep.
Cet après-midi :
Le ciel est gris en général. Des averses modérées, parfois fortes, se produisent. Elles prennent localement un caractère orageux sur la chaîne et ses versants ouest. Sur l’Ouest, les brises de secteur Sud-Est soufflent entre 5 et 10 noeuds. Ailleurs, le vent d’Est Nord-Est est prévu entre 5 et 10 noeuds. Les températures maximales sont stationnaires ou en légère hausse, entre 29 et 31 degrés, localement jusqu’à 34 degrés sur l’Ouest.
Aperçu pour vendredi et samedi :
Vendredi, le temps est lourd et instable. Des averses circulent dans le flux de Nord-Est, modérées à parfois fortes. Le risque d’orage se maintient l’après-midi sur la chaîne et l’Ouest ainsi que sur l’Est, la pointe Sud, et aux Loyauté pendant la nuit suivante. L’Ouest est soumis à un régime de brises faibles. Ailleurs, le vent est orienté d’Est à Nord-Est, et souffle entre 5 et 10 noeuds, localement sur la pointe Sud et l’Ile des Pins, entre 10 et 15 noeuds. Les températures sont bien au-dessus des valeurs de saison, en particulier sur l’Ouest où elles augmentent encore.
Samedi, le temps reste généralement lourd et instable. Sur le Sud-Est et aux Loyauté le matin, des averses parfois fortes et orageuses sont attendues. Sur l’Ouest, le ciel est moins chargé et le temps plus sec. Puis au cours de l’après-midi, les développements nuageux sur les sommets peuvent donner localement une averse orageuse. En fin de journée, des averses faibles à modérées touchent également l’Ouest. L’Ouest reste soumis à un régime de brises faibles. Ailleurs, le vent de secteur Nord-Est souffle généralement entre 5 et 10 noeuds, localement sur les pointes Nord et Sud ainsi qu’à l’Ile des Pins, entre 10 et 15 noeuds. Les températures sont stables ou en légère augmentation, largement au-dessus des valeurs normales.
Tendance pour la période de dimanche à mercredi :
Le temps humide et instable se maintient sur l’ensemble du pays en début de période. Des averses localement fortes et orageuses se développent généralement sur la chaîne en milieu de journée et peuvent déborder vers les côtes dans l’après-midi. À partir de mardi, le risque orageux diminue et le temps s’améliore progressivement, notamment sur la moitié sud du pays. En début de période, le vent se maintient de secteur Nord-Est faible, localement modéré sur la pointe Sud, l’Ile des Pins et Maré. En fin de période, il s’oriente au secteur Sud modéré, localement faible sur l’Est à l’abri de la chaîne. Les températures sont stables et largement supérieures aux normales au début de la période, puis elles entament une légère baisse en fin de période.