Curieuse séance que celle du Congrès mercredi dernier. Pendant toute une après-midi, des conseillers ont fait grief au gouvernement d’avoir négocié une convention avec l’État visant à assurer les fins de mois du territoire jusqu’à la fin de l’année pour 27 milliards, sans en avoir référé à chaque instant à l’assemblée. Mais seul un orateur s’est ému qu’une société aérienne appartenant en quasi-totalité à la Nouvelle-Calédonie s’engage toute seule, sans aval ni information des élus, dans l’achat d’avions pour un montant de 46 milliards !
Les temps évoluent au gré des prises de liberté, dans la gestion des affaires, ou publiques, ou dépendant in fine du secteur public. Aux Iles Loyauté, les lignes rouges tracées pour celles-ci ont été dépassée. Des rappels de la Chambre Territoriale des Comptes sur lesquels élus et responsables s’assoient, suivis de récidives, aggravées par des irrégularités aboutissant à un délit de favoritisme. Au bout du compte, la Justice s’est résolue à sanctionner, comme il se devait. Désormais, tout le monde est prévenu.
L’affaire Aircalin n’est évidemment pas de même nature. Mais la liberté prise par ses dirigeants est proprement sidérante.
Créée par la Nouvelle-Calédonie, cette société de droit privé a un capital détenu en presque totalité par la puissance publique via un établissement entièrement contrôlé par des élus,