Equipier de Tabarly, puis grand navigateur lui-même, Olivier de Kersauson s’est établi en Polynésie, un archipel qu’il admire, où il peut, à chaque instant, se trouver face à l’immensité marine, sa vie. C’est pourtant en Nouvelle-Calédonie …..
Dans Avant que la mémoire s’efface, Olivier de Kersauson livre une autobiographie intime et poignante, imprégnée de son expérience colossale en mer. Ce livre, qualifié de « testament marin », est une réflexion sur la vie, la mémoire et la mer, éléments indissociables de l’existence de ce navigateur hors pair. Loin d’être un simple récit d’aventures, l’ouvrage se présente comme une introspection sincère, où chaque anecdote maritime résonne comme une leçon de vie universelle.
La page 145 retiendra particulièrement l’attention des lecteurs calédoniens. “Comment sortir d’un cyclone ? écrit Olivier de Kersauson. “On attend qu’il s’en aille, pas d’autres solutions. Le premier que j’ai subi, c’était en Nouvelle-Calédonie, il y a longtemps, en 1967. Il décrit : “Moi, ça m’est arrivé avec Pen-Duick, on était en croisière dans les Loyauté avec Tabarly, c’est bruyant ! C’était effrayant ce bruit ! On était au large, il n’y avait pas de cailloux autour, donc ce n’était pas dangereux. Tant que le bateau résistait, même couché sur l’eau, et que l’eau ne rentrait pas, à un moment donné, ça allait s’arrêter…”
Kersauson, à travers ses mots bruts mais poétiques, raconte des moments inoubliables : des nuits étoilées lors des veilles silencieuses, les tempêtes menaçantes qui deviennent le reflet de ses luttes intérieures, ou encore les échanges marqués par la camaraderie et l’absurde avec ses équipiers. L’ombre de son mentor Éric Tabarly plane sur le récit, illustrant l’importance des rencontres humaines dans cette quête maritime et existentielle.
L’auteur nous plonge dans la solitude et la grandeur des océans, où l’homme, face à l’immensité de la mer, se découvre fragile et éphémère. Il explore avec philosophie des thèmes tels que le temps qui passe, la mémoire qui s’efface, et la nécessité de savourer chaque instant du voyage plutôt que d’atteindre une destination. Son style, à la fois simple et lyrique, transforme des termes techniques marins en métaphores sublimes sur la vie.
En somme, Avant que la mémoire s’efface est bien plus qu’une chronique maritime : c’est une œuvre universelle qui s’adresse à ceux qui cherchent à contempler la vie sous un autre angle. Un livre pour les aventuriers, mais aussi pour les âmes contemplatives, où l’horizon devient le symbole de l’infini et de l’éphémère. Un hommage vibrant à la mer et au temps qui passe.
