La question de la sécurité routière, ou plutôt de l’insécurité routière, est pendante depuis plus de deux décennies. D’innombrables débats ont déjà eu lieu sur le sujet qui a fait l’objet de grandes résolutions officielles. Chaque année, le sujet revient, comme un marronnier dans la presse. Et chaque année, des programmes d’action sont annoncés. Sans résultat. Et chaque année confirme la Nouvelle-Calédonie comme le plus mauvais élève de France et de Navarre en matière de sécurité routière. Cinq fois plus de morts sur nos routes qu’en métropole, statistiques ramenées à la population ! Pour réduire efficacement la mortalité sur nos routes, le changement radical de logiciel s’impose avec l’instauration d’une répression maximale.
Bien sûr, chaque année, l’ensemble des responsables soulignent le rôle majeur de l’excès de consommation d’alcool dans cette hécatombe. Chaque année …
Dernier grand plan en date : celui de la sécurité routière 2019-2021, avec un objectif qui résume l’efficacité des actions entreprises : « zéro mort sur les routes calédoniennes en 25 ans » ! Et pour que chacun comprenne la détermination du gouvernement d’alors, le dossier précisait : « Il ne s’agit pas d’une utopie, ni d’une phrase-slogan. C’est un objectif concret, contraignant et mesurable, dont la réalisation est à mesure sur une période longue ». 25 ans, on est prudent …
Dans la série des grandes actions, comment ne pas rappeler aussi l’épisode du changement des plaques l’immatriculation. En juillet 2018, le gouvernement annonce : « Fini les plaques fantaisie, avec police de caractères stylisée, ajouts personnalisés, fond jaune ou noir, etc. : dorénavant tous les automobilistes calédoniens seront logés à la même enseigne. Des caractères bâton (sans empattement) noirs et non rétro-réfléchissants pour les chiffres et les lettres. Et un fond tout blanc, qui lui doit être rétro-réfléchissant ». Tout cela est alors ultra-urgent. À tel point que les garages sont débordés, et que le délai doit être allongé pour permettre un réapprovisionnement en plaques réglementaires. C’est qu’en effet, le redoutable dispositif Lapi va être déployé incessamment sous peu, permettant l’identification des contrevenants et même des véhicules volés.
Et le gouvernement de souligner fièrement : « Rappelons que le déploiement du système Lapi correspond à l’une des 138 actions (la 69e) identifiées par le Plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance 2018-2022 mis en place par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ». Le territoire devait entrer dans une ère nouvelle en matière de sécurité routière. 6 ans après, on peut en mesurer l’efficacité …
Toutes ces années d’échec successifs devraient conduire à un constat qui s’impose : la répression sévère et implacable est la seule efficace, et il est temps de la mettre en place. En métropole, c’est la multiplication des radars qui a apporté davantage de sagesse dans la conduite automobile. Pas les leçons de morale.
En Nouvelle-Calédonie, seules les rétentions systématiques de permis de conduire, seules les rétentions ou les confiscations systématiques de véhicules en cas de graves infractions, de taux d’alcoolémie excessif, seules les amendes lourdes pour mauvaise conduite ou dépassement de vitesse autorisée, et seuls les contrôles systématiques comme ce fut, un temps, le cas à Tomo, auraient quelques chances d’être efficaces. On peut rêver …