À Saint-Louis, la série noire continue. L’école de la mission a été incendiée à trois reprises en moins de 48 heures, suscitant une vive émotion au sein de la tribu. Face à cette escalade de violences, un groupe de femmes — anciennes élèves de l’établissement et aujourd’hui mères d’élèves — a décidé de briser le silence. Et d’agir.
Dans une tribu régulièrement pointée du doigt pour les actes de violence commis par certains de ses habitants, leur prise de parole n’a rien d’évident. Difficile, même, pour ces femmes de s’exprimer publiquement alors que leur communauté est comme enserrée dans une omerta et un silence solidaires.
Après l’incendie de l’église, symbole de fierté pour cette collectivité marquée par l’héritage des Pères Maristes, les destructions se sont enchaînées : les bâtiments de la mission, ceux des Sœurs dédiées à l’action caritative, ont été réduits en cendres. Puis, en trois actes — lundi, mardi matin, puis mardi soir — l’école primaire a elle aussi été la cible des flammes.
Pour ces femmes, c’est un pan de leur histoire, de leur mémoire et de l’éducation de leurs enfants qui part en fumée. Et celles qui se sont regroupées pour protéger l’école l’ont fait, disent-elles, « parce qu’elles pensent à l’avenir de leurs enfants ». Conscientes que