En 1988 comme en 1998, les interlocuteurs confrontés au devenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie n’étaient que trois : l’État, le RPCR et le FLNKS. Du « conclave » de Matignon, un seul projet était sorti, un projet consensuel, mis juridiquement en forme lors des accords de la rue Oudinot, en août 1988. Même configuration en 1998, avec une toile de fond : la proposition de Jacques Lafleur d’éviter le « référendum couperet » prévu par le statut Matignon, et d’y substituer une « solution consensuelle », c’est-à-dire un statut agréé par les trois parties. C’est ce qui s’est produit.
Depuis, les deux grands partis se sont désagrégés, enfantant plusieurs formations autonomes, aux orientations dont la différenciation a été accentuée par la compétition électorale permanente. Cette situation a naturellement nuit à la dynamique et à la cohérence de la gestion du territoire, et génère des difficultés à trouver un consensus, contrairement à 1988 et 1998.
Dans la recherche d’une solution « définitive » au statut de la Calédonie, la méthode de Manuel Valls voulant imposer « sa » solution a fait le reste. Contrairement à Michel Rocard et Lionel Jospin confrontés à une problématique analogue, il s’est comporté, non pas en homme d’État,