Le sommet sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, qualifié par certains d’ultime chance pour éviter l’impasse, s’est officiellement ouvert ce mercredi à 15h (heure de Paris) au Palais de l’Élysée, sous l’égide du Président de la République. Côté calédonien, un véritable arrêt sur image politique, économique et sociétale s’est formé dans la capitale, témoignant de l’importance accordée à ce rendez-vous décisif.
Emmanuel Macron a fixé un cadre à ce sommet sans précédent, lors de son allocution devant l’ensemble des délégations réunies mercredi à 15 heures dans les salons du Palais de l’Élysée. Dans le communiqué initial de la présidence annonçant l’organisation du sommet, il était indiqué un objectif global : « clarifier les sujets économiques, politiques et institutionnels en vue de parvenir à un accord partagé ».
Ce cadre défini par le Président comprend une double temporalité, compte tenu de la situation catastrophique de la Nouvelle-Calédonie. D’abord pour répondre aux impératifs les plus urgents de reconstruction de l’économie, des finances publiques, des comptes sociaux, et du vivre ensemble. Pour le président de la République, cet effort de redressement et de retour à la stabilité ne peut déjà que s’inscrire sur le long terme. Entre quinze et vingt ans. Quant au statut définitif, auquel tous les Calédoniens aspirent, il s’agit, reconnaît le chef de l’État, d’un objectif particulièrement difficile qui trouverait un possible aboutissement à l’issue incluant l’ensemble des hypothèses, et pour lequel il convient d’éviter le recours à un référendum binaire.
Les négociateurs politiques calédoniens et les représentants de l’État, ainsi que « le collège économique et sociétal » vont maintenant entrer dans le vif du sujet. Beaucoup sont sceptiques, d’autres optimistes. Pour quels résultats ? Il est évidemment trop tôt pour se prononcer. Mais le président de la République a décidé, de toute évidence, à donner du temps au temps.
Un agenda dense centré d’abord sur l’économie et la société
Dès ce jeudi, les discussions vont s’ouvrir dans les locaux du ministère des Outre-mer, rue Oudinot. Placée sous la conduite de Manuel Valls, cette séquence peut être perçue comme une forme élargie d’une poursuite du “conclave” de Déva, cette fois axée sur les enjeux économiques et sociétaux.
Sur le papier, les thématiques évoquées — refondation du vivre-ensemble, priorité à la jeunesse, reconnaissance de la société civile et des autorités coutumières, lutte contre les violences et les addictions — ne sont pas nouvelles. Elles ont déjà fait l’objet d’échanges, tant à Nouméa qu’à Paris, et peinent à trouver une concrétisation. Peu d’observateurs parient sur des engagements réciproques fermes en seulement deux jours de travaux.
Relance économique : toujours en suspens
Les attentes se cristallisent surtout autour de la relance économique, autre priorité du sommet. Là encore, les discussions ont déjà eu lieu, les chiffrages sont posés, mais les investisseurs restent prudents. Les entrepreneurs réclament des garanties de stabilité — pourquoi pas sous forme d’un accord politique — et le règlement des discussions avec les assurances avant de s’engager dans la reconstruction, voire dans de nouveaux projets.
Quant à la diversification économique, elle reste trop souvent cantonnée au registre de l’incantation. Certains efforts sont salués, notamment ceux du membre du gouvernement Christophe Gygès, mais leur portée reste tributaire de l’implication réelle du Congrès, trop souvent décrit comme un frein aux réformes ambitieuses.
Le nickel, enjeu central et potentielle éclaircie
Dans un contexte industriel sinistré, la séquence consacrée au nickel pourrait être le théâtre majeur