Il existe, en Nouvelle-Calédonie, une culture régionale française. Livres, théâtre, cinéma, poésie, cuisine ou traditions s’expriment évidemment en langue française. Mais ce français possède ses accents, ses tournures de phrases et son vocabulaire particulier. Un Parisien, un Marseillais ou un Réunionnais auront du mal à comprendre l’intégralité des aventures de “Tonton Marcel”. Un verbe du lexique calédonien aujourd’hui : damer !
Dans le français standard, on peut trouver quatre sens au verbe damer :
- Au jeu de dames, damer signifie transformer un pion en dame.
- Damer le sol veut dire : Battre, compacter, enfoncer uniformément avec une dame ou une machine.
- Aux sports d’hiver, damer une piste, c’est tasser la neige avec les skis, les pieds ou une dameuse.
- Enfin, damer le pion à quelqu’un, c’est l’emporter sur lui, le surpasser.
En Nouvelle-Calédonie, « damer » est aussi souvent utilisé dans le sens de « damer le pion à quelqu’un ». « Au championnat de Calédonie, mon équipe de foot s’est fait damer ».
Mais dans une forme … un peu plus virile, « damer » veut dire « frapper » ou en langage local, « astiquer ». Exemple : « si tu continue à me provoquer, je vais te damer ».
L’expression peut être très sensiblement renforcée la partie du corps qui va être « damée ». Très souvent, et c’est évidemment une expression argotique, c’est le visage qui est visé, enfin, « la gueule ». « Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? » chante Johnny. C’est dans ce sens qu’il est dit : « je vais te damer la gueule ! ».
Enfin, la dernière signification du verbe « damer » est : « à profusion, rempli au maximum, plein à ras-bord ». On l’utilise aussi bien à la pêche « c’était damé de saumonées », que pour quantifier un public « au concert de Johnny, c’était damé de chez damé » et, d’une manière générale, chaque fois que l’on veut indiquer qu’il y en avait vraiment beaucoup !