Ce samedi 3 mai 2025, les Australiens se rendront aux urnes pour élire les membres du 48e Parlement fédéral. Ce scrutin déterminera la composition des 150 sièges de la Chambre des représentants et de 40 des 76 sièges du Sénat. Le Premier ministre sortant, Anthony Albanese, leader du Parti travailliste (ALP), brigue un second mandat face à Peter Dutton, chef de l’opposition et dirigeant de la coalition libérale-nationale.
Une campagne centrée sur le coût de la vie et le logement
La campagne électorale a été dominée par des préoccupations économiques majeures. L’inflation, qui a atteint 7,8 % en 2023, a entraîné une hausse significative du coût de la vie, affectant notamment les prix de l’alimentation et des loyers.Bien que l’inflation soit en baisse, les taux d’intérêt restent élevés, exacerbant la crise du logement. Le gouvernement travailliste propose de réduire le dépôt requis pour les primo-accédants à 5 % et de construire 100 000 logements dédiés.En revanche, la coalition suggère de réduire l’immigration et d’autoriser l’utilisation des fonds de retraite pour l’achat de logements .
Énergie, climat et relations internationales
Les deux principaux partis s’engagent à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, mais leurs approches divergent. Le Parti travailliste vise 82 % d’énergie renouvelable d’ici 2030, tandis que la coalition prône l’inclusion du nucléaire et du gaz comme sources transitoires . Pour l’Australie, qui a formellement interdit en 1998 la production d’énergie nucléaire sur son territoire, ce serait une véritable révolution. Bien que possédant les plus grandes réserves d’uranium au monde, l’île-continent est l’un des rares pays industrialisés sans nucléaire civil. Cette proposition choc vise à réduire de manière conséquente le coût de l’électricité et d’augmenter la compétitivité des entreprises australiennes.

Sur le plan international, le gouvernement Albanese a œuvré pour rétablir les relations avec la Chine, tandis que l’opposition adopte une position plus ferme, appelant à une vigilance accrue face aux ambitions régionales de Pékin.
Un paysage politique fragmenté
Les sondages suggèrent une avance du Parti travailliste, avec une projection de 84 sièges contre 47 pour la coalition. Cependant, la montée en puissance des indépendants et des partis mineurs, tels que les Verts, pourrait entraîner un parlement sans majorité claire, nécessitant des négociations post-électorales pour former un gouvernement .
Participation électorale et système de vote
Le vote est obligatoire en Australie. Les électeurs recevront deux bulletins : un pour la Chambre des représentants, utilisant le vote préférentiel, et un pour le Sénat, avec des options de vote au-dessus ou en dessous de la ligne. Plus de 5 millions d’Australiens ont déjà voté de manière anticipée, reflétant une tendance croissante à la participation précoce
Enjeux pour les jeunes générations
Les électeurs de la génération Z et les milléniaux représenteront près de 50 % des votes, surpassant les baby-boomers.Leurs préoccupations principales incluent le changement climatique, l’accessibilité au logement et les politiques progressistes. Cette évolution démographique oblige les partis politiques à adapter leurs stratégies pour répondre aux attentes de ces électeurs .
Alors que l’Australie se prépare à ce scrutin crucial, les résultats détermineront non seulement la direction politique du pays, mais aussi sa capacité à relever les défis économiques, sociaux et environnementaux des années à venir.