Idée de gauche ou idéologie, le concept de mixité sociale dans l’urbanisme des villes s’est progressivement appliquée à la Ville de Nouméa. Développée en particulier par les constructeurs de logements sociaux, elle a conduit à l’édification de véritables quartiers au sein de quartiers, dans plusieurs zones de la ville, en tentant de limiter l’effet de ghettoïsation. Echec.
“La mixité pourrait se définir comme une situation de mélange entre groupes sociaux appartenant à des catégories socioprofessionnelles différentes, ayant des situations socio-économiques et des revenus divers. Pourtant, de manière plutôt indirecte dans les politiques publiques, et plus directe dans les discours et propos d’acteurs publics et surtout d’habitants, c’est plutôt d’origine ethnique, réelle ou supposée, de couleur de peau ou/et d’appartenance religieuse, dont il est question. Ce qui tendrait à conforter l’analyse plus générale faite par une partie des chercheurs d’une forme de racialisation accrue des rapports sociaux”, écrit, dans un rapport, Christine Lelévrier, professeur à l’Ecole d’Urbanisme de Paris, et présidente du comité scientifique de l’Observatoire de la mixité sociale
“Depuis les années 1990, rappelle-t-elle, la mixité est devenue un leitmotiv des discours politiques et un objet de débat dans les médias comme dans l’opinion publique. L’idée que la mixité, le mélange et la rencontre de populations différentes dans une ville sont préférables à la ségrégation ferait sans doute l’unanimité. Mais entre l’idéal et la pratique, il y a un monde. Du côté des citoyens, comme dit l’un des habitants interrogés dans ce rapport, « la mixité, tout le monde en parle, mais personne ne la vit ».
Si les événements survenus à partir du 13 mai, conduisant à l’embrasement de la ville et à son agglomération, se sont nourris notamment de jeunes vivant dans des squats marqués par l’insalubrité, tous les quartiers dits sociaux ont fourni leur lot de participation