Cette initiative est symptomatique. Alors que le Palika, après l’UPM, deux composantes du FLNKS, annonçait son retrait du bureau politique de la structure, dans le même temps, l’Union Calédonienne et ses alliés se précipitaient pour affirmer que la FLNKS demeurait le seul front de libération « officiel » et qu’il était, en quelque sorte, le seul habilité à porter les revendications du « peuple kanak ». Cette déclaration, à elle seule, est la démonstration qu’un doute est apparu sur le sujet …
Le FLNKS est-il aussi représentatif ? En effet, après la décision de la moitié de ses composantes de se retirer de son fonctionnement, peut-il légitimement prétendre porter la voix de tous les Kanak indépendantistes ? Certainement pas, en raison de l’importance électorale et historique de l’Uni qui regroupe le Palika et l’UPM.
Certes, comme le rappelait le Secrétaire général de l’UC, c’est le FLNKS qui est, par exemple, membre du Fer de Lance et qui prévaut -ou prévalait- dans les relations internationales. Mais il n’empêche. L’affirmation, déjà, ne vaudra pas au plan intérieur. Ainsi, dans les discussions à venir, l’Uni a indiqué qu’elle serait présente sous son « label ». Qui peut affirmer qu’elle ne portera pas la voix d’une partie importante du « peuple Kanak » ?
D’ailleurs, chacun l’a bien compris, le vent de la compétition électorale va se lever. Le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi organique sur le report des élections provinciales. Leur date n’est évidemment pas encore fixée, et dépendra grandement de l’avancée sur le corps électoral et « l’accord global ». Le Palika, comme tous les autres partis politiques, est déjà entré dans la campagne électorale. Et qui aura-t-il en face de lui, notamment en province Nord ? À coup sûr, un regroupement, non seulement des non-indépendantistes, mais également, du FLNKS ! Et personne ne se fera de cadeau …
Au plan international, enfin, il serait étonnant que l’Uni ne fasse pas entendre sa voix, et donc celle de la partie du « peuple kanak » qu’elle représente. Le FLNKS a été, pour l’instant, la bannière indépendantiste présente à Bakou, et dans toutes les organisations anti-colonialistes. Mais qu’est-ce qui empêcherait l’Uni de faire entendre son point de vue à l’Onu en qualité de pétitionnaire indépendantiste, condamnant les violences louées par l’UC et donc par le FLNKS, et prônant une décolonisation pacifique en partenariat avec la France ?