C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Macron à Nicolas Metzdorf au cours d’un entretien qu’il a accordé au député de la première circonscription qui, lui-même, le rapporte sur sa page Facebook. Cette initiative viserait à booster les discussions, alors que le ministre d’État, ministre des Outremer en a lui-même annoncé la poursuite dans le cadre du comité de suivi dont il a indiqué le mise en place.
Resté silencieux jusqu’à présent sur les démarches entreprises de le mois de février par le ministre du gouvernement Bayrou, Emmanuel Macron a évidemment été tenu au courant de l’évolution des discussions d’abord, et des négociations ensuite. Par le Premier ministre, sûrement, compte tenu du caractère sensible, voire périlleux du dossier calédonien, et par Eric Thier ensuite, qui, il y a peu de temps encore, faisait partie de son cabinet à la présidence de la République.
Quel pourrait être le sens de cette initiative, après les prises de position de Manuel Valls qui engagent la parole de l’État, et notamment les principes de souveraineté de la France ? Dans ce domaine, le président de la République est le garant de l’intégrité du territoire national, et tout détachement d’une parcelle de ce territoire relève de la souveraineté de la Nation. Or il semble bien que dans les discussions, le ministre ne s’est pas contenté d’évoquer le sujet avec les formations politiques calédoniennes, mais de faire de ce détachement, une option posée sur la table par le gouvernement de la République.
Il serait prétentieux d’imaginer la nature et la portée de l’intervention d’Emmanuel Macron, mais on connaît le contexte dans lequel elle va s’effectuer. Plusieurs éléments président à celle-ci.
En premier lieu, quels sont les rôles respectifs du Chef de l’État, du Premier ministre, et des ministres du gouvernement ? L’article 5 de la Constitution confère au Président de la République un rôle d’arbitre alors que l’article 20 de la Constitution prévoit que « le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation ». Pourtant, sur ce point, la Constitution n’est véritablement appliquée à la lettre qu’en période de cohabitation. C’est dire qu’en période de concordance des majorités présidentielle et parlementaire – soit la plupart du temps, c’est bien davantage le chef de l’État que le Gouvernement qui détermine la politique de la Nation. C’est la fameuse phrase de Jacques Chirac en 2004, à l’égard de son ministre de l’Économie, un certain Nicolas Sarkozy : “Je décide, il exécute”.

Cependant, la situation de la gouvernance de la France est aujourd’hui dans une phase inédite. Le président de la République ne possède pas une majorité à l’Assemblée Nationale. François Bayrou a été désigné à sa fonction en forçant quelque peu la main d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas un régime de cohabitation mais ce n’est plus