Pour Marine Le Pen, sa visite en Nouvelle-Calédonie est d’abord l’occasion de constater la situation sur le terrain. La situation politique, bien sûr, mais aussi, celle de l’économie et du système social, indispensable au minimum de cohésion de la société calédonienne. Mais sa visite s’inscrit d’abord dans son ambition présidentielle, celle qui pourrait lui ouvrir les portes de la présidence de la République en 2027 si elle franchit l’obstable de l’exécution provisoire de sa condamnation à 5 ans d’inéligibilité lors de l’appel qui doit être jugé en fin d’année ou en début d’année prochaine. Dans cette perspective, il est évident qu’elle a décidé d’éviter de s’enfermer dans un discours que la suite des événements l’emmènerait à contredire. Chez les Le Pen, le “Je vous ai compris” du général de Gaulle, et la suite qui en a été donnée pour Raison d’État, a forcément marqué. De ce point de vue, son jugement des rapports de force politiques en Nouvelle-Calédonie ainsi que de la force du Droit l’ont porté à considérer qu’imaginer que, plus jamais, sur ce territoire français, le droit à l’autodétermination ne s’exercerait, n’est pas crédible. Et elle l’a dit.
Quelques 500 personnes étaient présentes lors de sa réunion publique hier soir, au Château Royal. La plupart y sont venus compte tenu de la personnalité de Marine Le Pen, aussi parce qu’elle est la cheffe de file du plus important groupe parlementaire de l’Assemblée Nationale en même temps qu’elle porte une voix essentielle du Rassemblement National. Parmi l’assistance, certains estiment que les trois référendums ont refermé à jamais les portes d’une consultation de la population calédonienne sur son avenir institutionnel. Ils l’ont fait bruyamment savoir. Marine Le Pen n’a pas dévié de ses convictions déjà affichées : elle est favorable à un référendum dans 40 ou 50 ans, avec au préalable, une sorte de pré-requis : le redressement de l’économie du territoire, un meilleur rééquilibrage entre les provinces, et sous-entendu, la construction d’une plus grande cohésion de la population calédonienne.
Elle a tenu le même discours devant les Mondoriens qu’elle a rencontrés dans la journée d’hier à Mont Dore sud. Il ne s’agit donc pas d’une position de circonstance, mais bien de la position du Rassemblement National sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Pour autant, et elle l’a dit aussi, elle défend une Calédonie française. Mais il faut comprendre que dans cet engagement, Marine Le Pen considère que le dernier mot doit rester et restera aux votants calédoniens.
François-Xavier Bellamy, de son côté, et alors que les deux personnalités politiques se trouvent en même temps sur le territoire, tient en langage bien plus affirmatif sur l’ancrage définitif de la Calédonie dans la République. Il ravit évidemment les partisans de cette conviction. On attend, à la suite de sa visite, la position du nouveau patron des Républicains qui, pour l’instant, s’est prononcé sur son désaccord avec la démarche entreprise par Manuel Valls, menaçant de quitter le gouvernement si “la position de la Calédonie française était affaiblie”.
La prochaine étape, majeure celle-là, sera probablement le rendez-vous que le président de la République a donné lui-même aux “parties prenantes” calédoniennes, à la mi-juin à l’Elysée. Pour l’heure, on n’en connaît ni la date exacte, ni le format. Cette invitation est-elle limitée aux seules formations politiques présentes au “conclave” de Déva ? Les forces économiques locales et des représentants de la société civile calédonienne y seront-ils conviés ? Les maires seront-ils présents ? Tout ensemble, ou séparément ? Le Premier ministre, Manuel Valls et les ministre régaliens y assisteront-ils ? Marine Le Pen, -et dans ce cas, les chefs de groupe de l’Assemblée nationale- pourra-t-elle y participer ? Y aura-t-il plusieurs réunions ?
Une chose paraît certaine : il ne pourra s’agir d’une réunion-bis de celle du Sheraton de Bourail. Et le Chef de l’État, s’il ne veut pas risquer d’être accusé de ne produire que de l’écume, voudra qu’elle soit conclusive, même a minima.
Tous les Calédoniens auront alors leur attention rivée sur un question : possibilité de consultation référendaire dans un futur à déterminer, ou “gel” de ce droit constitutionnel et proclamation d’une Calédonie française à jamais ?
RECIF : UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LE CINÉMA EN NOUVELLE-CALÉDONIE ET DANS LE PACIFIQUE
Une nouvelle ère s’ouvre pour le cinéma calédonien avec la naissance de RECIF – Réalisateurs Emergents, Cinéma International & Films du Pacifique, un festival résolument tourné vers l’avenir, qui prend le relais du Festival du Cinéma de La Foa après 26 années d’existence. Cette nouvelle manifestation, dont la première édition se tiendra du 7 au 15 novembre 2025, marque une étape majeure dans la structuration du paysage cinématographique local et peut-être régional.
Un héritage et un renouveau
Durant plus d’un quart de siècle, le Festival de La Foa a contribué à faire émerger un regard calédonien sur le 7e art, en accompagnant la professionnalisation du secteur et en valorisant des œuvres ancrées dans les réalités sociales du territoire. Si le documentaire a longtemps dominé la scène locale, la fiction y a trouvé une place croissante, ouvrant la voie à de nouvelles formes narratives et esthétiques.
Le festival RECIF entend ainsi s’inscrire dans cette continuité tout en affirmant sa singularité. En ouvrant sa compétition aux courts-métrages de fiction du Pacifique, le festival propose un espace de rencontre inédit entre les cinéastes de la région. Fidèle à son nom, il vise à créer un courant d’échanges entre îles, cultures et sensibilités artistiques.
Mais l’ambition de RECIF va plus loin. Il entend se positionner comme une vitrine du cinéma émergent international, en présentant une sélection de premiers et seconds longs-métrages de fiction venus des quatre coins du monde. Ce choix éditorial affirme la volonté du festival de mettre en lumière des voix nouvelles, porteuses de regards singuliers et audacieux sur le monde contemporain.
Pensé comme un rendez-vous annuel et itinérant, RECIF veut rayonner sur l’ensemble du territoire calédonien. Grâce au soutien espéré des communes, des projections auront lieu dans les trois provinces, en salle comme en plein air, jusqu’au mois de décembre, afin de rendre le cinéma accessible à tous les publics, y compris dans les zones les plus éloignées.
Un pont entre les cultures
En favorisant la rencontre entre créateurs, spectateurs et professionnels, RECIF ambitionne de devenir un lieu de dialogue et de collaboration à l’échelle du Pacifique. Un festival ancré dans son territoire, mais aux horizons larges, qui veut faire émerger une nouvelle génération de cinéastes et renforcer les liens entre les peuples par le biais de l’image et du récit.
LE RETOUR DES COURSES HIPPIQUES
La saison 2025 s’ouvre aujourd’hui à Bourail. Un retour attendu avec impatience par les passionnés du cheval en Nouvelle-Calédonie et par le monde hippique en général.
TRAFIC DE COCAÏNE : 12 PERSONNES MISES EN CAUSE
Deuxième étape de la rocambolesque ébauche d’un trafic de cocaïne en Nouvelle-Calédonie, 12 personnes ont été mises en cause, et plusieurs d’entre elles ont été placées en détention. Le rappel des faits de la première étape : un pêcheur de l’Ile des Pins recueille un ballot flottant au cours de sa pêche début janvier, le rapporte chez lui et constate qu’il s’agit de … cocaïne. Il cache sa cargaison et avec quelques comparses, identifie des consommateurs et débute un trafic juteux. Le gramme de « blanche » est en effet vendu entre 25 et 30.000 francs. Or, une quarantaine de kilos ont été recueillis, ce qui représente un pactole potentiel de 400 à 500 millions FCFP. De quoi éclairer l’avenir des trafiquants ! Hélas pour les malandrins, l’affaire s’ébruite, les limiers de la gendarmerie se mettent sur la piste et la remontent. Tout cela aboutit à un coup de filet lundi dernier, et à l’interpellation du noyau de dealers.
La came a été saisie, les mis en cause seront présentés à la justice en troisième étape. Et pour l’instant, on ignore l’origine de ce paquet-cadeau-empoisonné, non pas tombé du ciel, mais poussé par les vagues, les courants et la mer.
MÉTÉO
Ce matin :
Le ciel est souvent voilé par des nuages élevés. De faibles averses circulent par moments sur le Nord-Est, donnant un ciel très nuageux. Ailleurs le temps est sec, mais plus encombré sur Bélep. Le vent de secteur Est souffle entre 10 et 15 noeuds, localement de 15 à 20 noeuds sur la pointe Nord.
Cet après-midi :
Sous le voile d’altitude, des nuages bas s’invitent sur l’Ile des Pins et Ouvéa. Ils restent nombreux sur le Nord-Est, où ils peuvent donner des averses, qui débordent parfois dans la région de Koumac. Le vent de secteur Est souffle de 10 à 15 noeuds, localement de 15 à 20 noeuds sur la pointe Nord et le Sud-Ouest. Les températures de l’après-midi baissent légèrement et varient entre 25 et 28 degrés, se rapprochant des valeurs normales.
Aperçu pour dimanche et lundi :
Dimanche, la couverture de nuages élevés est épaisse sur l’ensemble du territoire. Sur l’Est et aux Loyauté, des paquets de nuages bas circulent en pouvant donner une ou deux averses. Le vent de secteur Est souffle de 15 à 20 noeuds, localement plus de 20 noeuds sur la pointe Nord. Les températures maximales sont à la hausse.
Retour d’un temps plus lumineux lundi, avec un voile de nuages élevés qui s’affinent. Quelques gouttes sont possibles sur le Nord et l’Est. Le vent de secteur Est faiblit souvent 5 à 10 noeuds, encore 15 noeuds aux pointes Nord et Sud. Peu d’évolution du mercure, avec des températures qui restent stables.
Tendance pour la période de mardi à vendredi :
Mardi plutôt ensoleillé, puis le temps se dégrade avec une bande pluvio-orageuse qui circule sur le pays la journée de mercredi. Une belle amélioration se met en place pour la fin de période , même si de rares et faibles averses remontent dans l’alizé. Le vent de secteur Nord-Est faible, bascule rapidement Ouest à Nord-Ouest faible à modéré. Puis, pour la fin de période, il s’oriente au secteur Sud-Est en fraîchissant modéré à assez fort. Au début, les température