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    LE NAVIRE « France II » ÉCHOUÉ À MOINDOU : SA FABULEUSE HISTOIRE (ÉPISODE 7)

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    Résumé : la compagnie Prentout-Leblond, armateur de Rouen, opérait un navire à propulsion mixte transportant du pétrole entre la France et les États-Unis. Elle décide de faire construire un nouveau navire, encore plus grand que le France I armé par la compagnie française Bordes. Le France II, construit dans les chantiers de la Gironde, va effectuer son premier voyage qui le conduira en Nouvelle-Calédonie. Puis ce sera le début des soucis, avec en particulier, le déclenchement de la première guerre mondiale.

    En 1914, la guerre entre la France et l’Allemagne éclate. Le commerce est en crise.  Les empires coloniaux sont impliqués. Possession française à part entière, la Nouvelle-Calédonie est la colonie la plus éloignée de la métropole. En 1914, il faut environ huit semaines au vapeur des Messageries Maritimes pour couvrir la ligne Marseille – Sydney – Nouméa. Le canal de Panama n’entre en service que le 15 août 1914 mais n’est utilisé pour les transports de troupes qu’en 1917.

    Le mercredi 5 août 1914, La France Australe annonce à la une que « La guerre est officiellement déclarée ». Une « Proclamation du Gouverneur » est affichée à la mairie de Nouméa et en brousse. Comme dans les autres colonies françaises, les Calédoniens de nationalité française, en âge de porter les armes, sont alors mobilisés à l’instar de tous les citoyens français de métropole depuis le 1er août. Quatre contingents quittent Nouméa sur le Sontay, le Gange et l’El Kantara entre 1915 et 1917, emportant 1040 citoyens français sur 1217 mobilisés et 978 « sujets » kanak sur 1137 engagés volontaires

    Deux ans plus tard, Henri-Victor Prentout meurt. Cette disparition sera elle-même fatale au France II quelques années plus tard. En effet, la société des navires mixtes estime le navire trop peu rentable pour la compagnie et le cède à la compagnie française de marine et de commerce. C’est le premier épisode de la fin du navire.

    EN 2019, LES MOTEURS DU FRANCE II
    SONT DÉFAILLANTS

    Nous sommes encore en plein conflit mondial. Le cinq mâts barque est armé de deux canons. Il transporte du charbon vers Montevideo, les ports de la côte américaine, l’Australie, la Nouvelle Calédonie, Dakar, et revient le 17 février 1919 à Bordeaux. Dans la foulée, il va désarmer au Havre.

    France II a tout transporté : des graines, du suif, des cuirs, du café, de l’essence, du nickel, des billes d’acajou, des arachides. Le voilier a surmonté toutes les épreuves : incendie, attaques allemandes, icebergs, cyclônes.

    Le géant des mers a fièrement résisté. Pourtant ses moteurs sont défaillants et les hélices retardent la marche du navire. Ce n’est pas tolérable pour les propriétaires, car les frets d’après-guerre sont nombreux et rémunérateurs.

    À 11 heure du 11e jour du 11e mois de l’année 1918, le clairon avait retenti en France annonçant la fin des hostilités et la victoire des Alliés. En Nouvelle-Calédonie, comme sur tout le territoire national, c’est un immense soulagement. Mais comme pour tous les militaires, la démobilisation des Calédoniens n’intervient que 6 mois après la fin des hostilités. Il va ainsi falloir attendre au moins 8 mois pour voir rentrer les soldats. Les derniers ne reviendront que cinq ans après leur départ de Nouméa.

    L’économie du territoire a été plutôt en sommeil pendant ces années de guerre. Mais les mines de nickel ont poursuivi leur activité. Tout comme les Hauts-Fourneaux, créés par le groupe familial Ballande, une fonderie installée quelque peu à l’écart de la ville, à Doniambo en 1909. À partir de 1910, une autre usine, celle de Tao, a commencé ses exportations de ferro-nickel. Depuis 1913, le France II achemine la précieuse matière vers l’usine de Saint Denis. Après la guerre, ses voyages se poursuivront, avant une issue fatale que vous découvrirez dans le prochain épisode.

    NE MANQUEZ PAS DE LIRE LA SUITE DE CETTE FABULEUSE ÉPOPÉE
    DU PLUS GRAND ET PLUS BEAU VOILIER DU MONDE,
    QUI TERMINERA SA VIE EN CALÉDONIE

    Si vous avez raté les épisodes précédents, et en particulier comment le nickel calédonien était livré à l’orfèvrerie Christofle par le France II, sous pouvez les lire dans la rubrique « Culture calédonienne » sur le site noumeapost.nc

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