Le ministre d’État en charge de l’Outremer a fait connaître, à plusieurs occasions ces jours dernier, sa volonté d’aboutir à un accord sur l’avenir institutionnel, et même sur l’avenir tout court, de la Nouvelle-Calédonie. À l’issue de nombreux contacts bilatéraux avec les formations politiques calédoniennes, entrecoupés de séances plénières, soit en Nouvelle-Calédonie, soit en visioconférences entre Nouméa et Paris, il arrive le 30 avril sur le territoire. Il y tentera de concrétiser la volonté qu’il a affichée.
Compte tenu de la situation actuelle de la Nouvelle-Calédonie, des délais imposés pour une réforme constitutionnelle, et de la situation politique en métropole, où chaque gouvernement est en sursis en raison de la composition de l’Assemblée nationale, Manuel Valls a régulièrement indiqué que sans la conclusion d’un accord, la Nouvelle-Calédonie va connaître des jours encore plus funestes.
L’interrogation qui existait sur la participation ou non du FLNKS à la séquence de discussion qui s’ouvre de nouveau cette semaine, a été levée lors de la Convention du Front qui s’est tenue à Yaté ce week-end. La réponse est cependant elle-même chargée d’interrogations nouvelles sur la suite du processus.
En effet, si la délégation du FLNKS est conduite par Emmanuel Tjibaou, président de l’Union Calédonienne, c’est bien Christian Tein, qui préside le Front. Or, ce week-end, celui-ci a fait un rappel précis des objectifs assignés à son organisation : obtenir de l’État la signature d’un accord dit « de Kanaky » avant le 24 septembre prochain, cet accord devant comporter la fixation d’une date pour l’indépendance, date qui devra précéder celle des prochaines élections présidentielles françaises.
Devant cette exigence réaffirmée, un accord « global » demeure-t-il possible en mai ?