Les Républicains Calédoniens, le Rassemblement et le Mouvement Populaire Calédonien ont décidé d’unir leurs forces et de présenter des listes communes aux élections provinciales du 12 mai. Cette union est justifiée par la situation jugée catastrophique de la Calédonie et l’impérieuse nécessité de faire front commun pour la redresser, au delà des egos. Retrouvailles.
AU DELÀ DES EGOS ET DES RANCŒURS
En politique, les comptes mal réglés, les ambitions personnelles sont en général le ferment des échecs à l’union. Chacun avait son historique. La scission du Rassemblement, à l’issue d’un Comité Directeur houleux à Paita et le départ de ceux qui avait fondé le MPC, la création de la « plate-forme » qui avait conduit à l’éviction électorale de Sonia Backes, ou encore les relations personnelles empoisonnées des uns avec les autres.
Finalement, les rancunes « ont été jetées à la rivière« , pour paraphraser un certain Giscard. Le regroupement, en réalité des retrouvailles, a été annoncé cet après midi par les 3 leaders.
REDONNER CONFIANCE
C’est le contexte de nouveau combat qui s’annonce : l’avenir en confiance. Les Calédoniens attachés au maintien de leur territoire dans la République ont du vague à l’âme. En cause, un referendum moins triomphal qu’annoncé par certains, une dégradation économique inquiétante, des régimes sociaux et de santé au bord de la faillite, la situation gravissime de la SLN, le coût de la vie qui devient exorbitant, la disparition du dialogue social, l’insécurité invraisemblable et les finances publiques en berne. En prime, une déclaration de la ministre des Outre-mer ouvrant la porte à une hypothèse d’indépendance-association !
Les 3 formations politiques se sont donc fixées comme objectif de redonner confiance. Aux partisans de la France, au monde économique, aux partenaires sociaux, aux citoyens.
GAGNER LES ÉLECTIONS PROVINCIALES
Ce programme, espéré par beaucoup, n’a qu’une chance de voir le jour : celle d’une perspective de changement de majorité aux élections provinciales de mai prochain.
Ce scrutin est une consultation « à tiroirs ».
Le premier de ces tiroirs est la province Sud. La future liste « Avenir en Confiance » peut emporter la mise, tant le bilan de Calédonie Ensemble, hors les « coups électoraux », n’est pas flamboyant. Et puis, cette majorité, depuis 5 ans, avec les indépendantistes …
Deuxième tiroir : la province Nord. Avenir en Confiance peut y glaner des sièges précieux pour le Congrès. Quant à la majorité, elle résultera d’un combat plus âpre qu’on ne le croit entre le Palika et l’Union Calédonienne.
Troisième tiroir : les Iles Loyauté. La reconduction de l’actuel président n’est pas douteuse. Quant à y avoir un élu hostile à l’indépendance …
Quatrième et cinquième tiroirs : le Congrès et le gouvernement élu à la proportionnelle des groupes du Congrès. Les institutions seront partagées, mais le résultat des provinciales sera déterminant sur les velléités d’alliance …
SONIA BACKES DANS LE SUD
Preuve que les egos ont été contenus : les 3 formations se sont accordée pour que la liste, en province Sud, soit conduite par Sonia Backes. La présidente des Républicains Calédoniens affichait, à son actif, les meilleurs résultats électoraux des récentes législatives. Et une opposition constante et sans faille au président du gouvernement et à Calédonie Ensemble.
Il va de soi que les leaders des autres partis suivront, avec intercalées, des candidates comme l’impose la loi sur la parité.
UN PREMIER MEETING LE 2 MARS
Dans la foulée, les 3 chefs de partis ont annoncé un grand meeting d’union le 2 mars à l’hippodrome de l’Anse Vata.
L’occasion, pour les 3 formations, d’afficher leur unité contenue dans un programme unique. Et surtout, d’ouvrir une campagne électorale qui, de toute façon, sera rude, difficile et incertaine.