Bien entendu, le troisième scrutin, boudé par les indépendantistes, mais remporté une nouvelle fois par le non à l’indépendance, a suscité moult commentaires. Des petits, des gros, des joufflus, des sensés, des stupides, des hors sujet, bref, le résultat a été pressé, torturé, trituré jusqu’à plus soif. Et ce n’est pas fini. Florilège.
« Nous voterons au troisième » (référendum), sous entendu, le 12 décembre n’était pas le bon. Ce responsable indépendantiste va devoir s’armer de patience …
« Ce référendum est nul et non avenu ! » Pas pour la procédure prévue par l’Accord de Nouméa qui est désormais clos.
« Peu importe le résultat. » Ce responsable économique aurait sans doute préféré exercer dans une Kanaky indépendante …
« Ce référendum ne résout rien« . Honnêtement, ce n’est pas ce qui lui était demandé. La question était, pour faire simple, oui ou non à l’indépendance.
« Nous ne discuterons plus avec l’Etat« . Ah bon ? Avec qui alors ?
« Le oui n’a pas reculé« . Le marc de café est éloquent en raison de la non participation.
« La revendication d’indépendance ne s’éteindra pas« . Elle peut en effet perdurer puisque la perspective d’une hypothétique indépendance est renvoyée aux calendes.
« Mais monsieur le ministre, quelles institutions …? » – « Ça fait trois fois que vous me posez la même question, et ça fait trois fois que je vous réponds ».
Quelques commentaires de « spécialistes » valent également leur pesant de cacahouètes. Ainsi l’abstention, ou plutôt la non participation serait le grand vainqueur. L’Histoire et les juristes retiendront tout de même le résultat des trois consultations …
Beaucoup de commentaires aussi sur la légitimité du résultat. Juridiquement, elle ne fait aucun doute. Politiquement, le résultat est contesté par ceux là même qui avaient demandé la consultation. Le juridique met un terme à l’Accord de Nouméa, et la séquence des scrutins d’autodétermination. Pour le politique, indépendantiste s’entend, la lutte continue.
Quand à la métropole, quelques journalistes « experts » évoquent encore le conflit entre les Kanak et les Caldoches. Savent-ils que (feu) Pisani n’est plus le délégué du gouvernement en Nouvelle Calédonie ?
Au total, pourtant, et en dehors de commentaires parfois illuminés, des journalistes et des observateurs notent tout de même que le Non l’a emporté lors des trois référendums et que la page des Accords de Nouméa est tournée. Ouf.