
Non seulement la Nouvelle Calédonie enregistre une des chertés de vie les plus élevées du monde, mais elle semble décidée à rendre le quotidien des ménagères encore plus coûteux. Ainsi devrait être discuté au Congrès un vœu visant à interdire l’importation de poulet congelé en provenance du Brésil et des États-Unis. Caractéristique de ces produits : ce sont les moins chers actuellement sur le marché.
Ces blancs de poulet sont présentés à la clientèle sous diverses formes, adaptées à la consommation. On trouve des ailes ou des pilons avec peau, des blancs avec ou sans peau, et évidemment, des poulets entiers. Si l’on prend comme exemple les blancs de poulet sans peau, avec un prix qui fluctue malgré tout selon les arrivages, il était proposé jusqu’il y a quelques mois à un prix variant environ de 600f le paquet à 700f. Mais comme chacun sait, tout augmente. Ces derniers mois, le prix avait progressé, mais on trouvait encore des paquets de 1 kg, comprenant 4 blancs de 250g, à moins de 700f.
Il est important de noter que ces prix maintenus relativement bas sont ceux des poulets importés des USA et du Brésil. Or en les excluant, la barre … des 1000f va être allègrement franchie. Une petite augmentation de 30 à 40% …
La raison invoquée par les élus qui prônent cette exclusion provoquant une augmentation des produits sur le marché : les bains de chlore auxquels sont soumis les poulets exportés, comme une grande variété d’autre produits consommables y compris des fruits et légumes. Et pour probablement frapper les imaginations, les poulets sont affublés du sobriquet « poulets chlorés » !
La réalité, c’est que les services sanitaires et techniques du territoire sont incapables de confirmer que les doses de chlore contenues dans les bains en question pourraient être nocifs pour la santé des Calédoniens …
Mais qu’importe. Au bout de la mesure, l’enjeu concerne 60% du marché du poulet dont la Nouvelle-Calédonie importe plus de 10.000 tonnes par an. Une aubaine pour certains importateurs ! Un autre enjeu, c’est aussi l’alimentation des familles à faible revenu pour lesquelles le poulet est une source de protéines importante.
Les élus qui soutiennent l’interdiction invoquent la possibilité d’une production locale industrielle. Une incantation de plus ! Plusieurs tentatives ont déjà été lancées dans le passé lointain comme récent, et ont toutes avorté. En cause, les coûts globaux de production et la petitesse du marché. La vie agricole locale est pleine de ces belles idées, telle Brebilait dont on ne parle plus, la production de brebis locale et de fromage, qui a coûté une subvention sous forme de défiscalisation de plus de 300 millions …
Si la mesure est adoptée par la majorité indépendantiste, après instruction par le gouvernement -il s’agit pour l’heure d’un vœu-, les ménages « pauvres » devront mettre un peu plus la main à la poche. Mais on ne leur interdira pas de boire l’eau du robinet … bien plus chlorée que les poulets US et brésiliens !