L’union fait la force, à condition de parler d’une même voix. Les Loyalistes, regroupant les Républicains Calédoniens de Sonia Backes, le Mouvement Populaire Calédonie de Gil Brial et Générations NC de Nicolas Metzdorf, ont réussi cette union pour les scrutins d’autodétermination et pour les législatives. Toutefois, sur l’avenir institutionnel, des points de divergence importants subsistaient. Notamment, Générations NC prônait la disparition des provinces, contrairement à ses partenaires Loyalistes qui eux, s’interrogeaient sur la pertinence d’un gouvernement.
C’est au cours du premier séminaire de travail des Loyalistes qui s’est déroulé ce matin à Païta, en présence des élus et des cadres des formations, qu’une convergence a été annoncée sur l’architecture institutionnelle qui sera défendue d’une même voix. Un travail de rapprochement ardu, mais pour les leaders, « les Calédoniens attendent de nous qu’on se mette d’accord pour proposer un projet cohérent, face notamment aux revendications des partis indépendantistes« .
A l’issue des trois référendums, les électeurs calédoniens se sont prononcés par le maintien de la Nouvelle Calédonie dans la République. Les Loyalistes veulent donc inscrire cette décision démocratique dans la Constitution. Pour eux, exit les « dispositions transitoires » concernant la Calédonie, et place à un « pays intégré » signifiant un statut définitif constitutionnalisé.
Les responsables ne méconnaissent cependant pas l’article 53 de cette même Constitution qui ouvre le droit aux « populations intéressées » de s’exprimer au travers d’une consultation d’autodétermination. Mais quel que soit le processus éventuellement envisagé, ils demanderont que de toute façon, un détachement de la Calédonie du territoire national exige l’accord des trois provinces.
Autre point essentiel, et peut être d’ailleurs, le premier : le corps électoral. Le retour à la liberté de suffrage -le « dégel » du corps électoral-qui doit s’imposer désormais pourrait être encadré par une durée de résidence glissante, accompagnée d’une ouverture plus grande notamment pour les conjoints.
Les Loyalistes se sont également accordés sur une simplification institutionnelle comprenant à la fois le maintien de l’unité du territoire, un rôle renforcé des provinces, et des compétences, notamment fiscales, accrues pour les communes.
Concernant les compétences, les Loyalistes affichent leur opposition à tout transfert de compétences régaliennes à la Nouvelle Calédonie, en ne fermant pas la porte à une éventuelle restitution pour celles que le territoire se montre incapable d’assumer ou qui nécessitent une envergure plus grande, comme la lutte contre le réchauffement climatique.
Autre novation, qui, constitue un point d’accord entre les différentes composantes : il est évoqué l’identité du « peuple calédonien », cette identité ne mettant nullement en cause la nationalité des citoyens qui est et demeure française.
Enfin, les Loyalistes travaillent en commun sur l’objectif de rendre de nouveau la Calédonie attractive, et en tout premier lieu, pour les jeunes diplômés calédoniens. Pour cela, restaurer une économie dynamique est une exigence considérée comme majeure et les Loyalistes prônent un plan de relance ambitieux.