La signature de l’accord entre les représentants de Agissons Solidaires, l’Éveil Océanien et le président du Congrès a provoqué, d’un côté, le soulagement des habitants quelque peu contrariés à l’idée d’un blocage général, et de l’autre, des réactions contrastées.
Pour les manifestants et leurs sympathisants les plus optimistes, l’accord acte une reculade des promoteurs du projet de financement contesté, et remet en cause le calendrier prévu pour un vote rapide des projets de lois au Congrès. Désormais, pour eux, la négociation est imposée, notamment avec les chambres consulaires et les syndicats impliqués dans la contestation.
Chez ceux qui se déclarent plutôt déçus, c’est le constat que les revendications du départ – retrait des propositions de lois du pays de l’Éveil Océanien, prise en main du dossier par le gouvernement- n’ont pas abouti. Ils jugent, en prime, que le positionnement de Milakulo Tukumuli comme futur président de la « commission spéciale » lui permet de demeurer maître du jeu.
Est-ce le cas ?
A priori, oui. La majorité du Congrès est contrôlée par l’association des groupes indépendantistes et de l’Éveil Océanien. Ce dernier constitue le « parti charnière » qui peut faire ou défaire la majorité. C’est dire, par conséquent, que la composition de la commission spéciale, décidée par les élus, sera dictée par cette majorité.
Deux cas de figure peuvent se présenter. Le premier est improbable. C’est celui d’une commission ne reflétant pas la majorité du Congrès. Le second est donc l’inverse. Dans cette hypothèse, l’Éveil Océanien demeure le décideur final grâce au soutien indépendantiste dont la fermeté a été confirmée dans un communiqué le 28 février dernier.
Toutefois, on voit mal comment le processus initié avant les blocages organisés par Agissons Solidaires pourrait demeurer figé. Si rien n’évolue en faveur des demandes des contestataires du 28 février, il est quasi-certain que le poids des décisions de la majorité du Congrès sera confronté à celui des gros camions des rouleurs.
En clair, l’Éveil Océanien conserve le fauteuil du décideur. Mais celui-ci est devenu bancal.
