Situation quelque peu paradoxale : la Nouvelle-Calédonie cherche désespérément des médecins d’une part, et se trouve confrontée à une quasi-faillite de l’hôpital de Koné d’autre part. D’un côté le manque, et de l’autre, une des explications de cette carence. Mais surtout, et alors que l’on apprend qu’à son tour, la Sodil est menacée financièrement, après les déboires du Médipôle, de la Clinique de Nouville, du Ruamm, des finances publiques et des usines métallurgiques, on se demande si cette descente aux enfers va se terminer et quand.
Car il s’agit bien d’une descente aux enfers, pour un territoire qui ne cesse de se parer de sa fierté statutaire, à nulle autre collectivité républicaine pareille. Un Parlement, un gouvernement, et trois usines de nickel qui ont, en leur temps, constitué les plus importants investissements industriels de la planète. Tout cela pour un tel résultat ?
Il faudrait relire, avec un oeil d’autant plus critique, le Bilan de l’Accord de Nouméa. Le courage d’en saisir la réalité des choses y apporterait sûrement davantage de réalisme à ce qu’il convient d’offrir à une population qui ne se rend peut être pas totalement compte du gouffre dans lequel la Calédonie s’enfonce.
Pour les indépendantistes, ce courage mettrait à sa juste place les espoirs qu’ils fondent sur le « Fer de Lance », et la quête surréaliste qu’ils poursuivent avec la contestation du troisième référendum éventuellement portée devant la Cour Internationale de Justice. Ce procès va-t-il régler les problèmes de la Sonarep, le déséquilibre entre les côtes Ouest et Est, où la menaçante dette abyssale de KNS ?
Cependant, idéologues, il le sont. On peut l’admettre. Mais comment comprendre que dans le camp d’en face, réputé plus rationnel, plus réaliste, certains s’obstinent à demander encore plus d’émancipation pour la Nouvelle-Calédonie ? Les résultats de « l’émancipation » voulue par le tortueux Accord de Nouméa ne suffisent donc pas ?
