Pour tous ceux qui sont animés d’un optimisme forcené, la situation de désolation de la Nouvelle Calédonie est d’autant plus désespérante qu’elle ne fait que s’aggraver chaque semaine. La réalité, c’est que le territoire est en état de décomposition avancée. Ce constat est terrifiant, mais c’est un constat.
Les dirigeants politiques aux manettes sont incapables de tracer une voie de sortie à ces difficultés. Le quotidien est tout juste géré, à l’image du conflit de l’Ile des Pins. Aucune perspective n’a pu émerger, et pourtant, gouverner, c’est prévoir.
Le refus d’appliquer les recommandations d’experts éminemment compétentes pour redresser le coeur de notre système social vient s’ajouter au chaos existant. Seule, la CPME conserve quelque lucidité sur ce sujet vital, en demandant que compétence et indépendance de décisions permettent de réguler enfin ce qui provoque la faillite de notre exceptionnel régime de solidarité.
Pour le reste, le Centre Hospitalier du Nord s’apprête à fermer la plupart de ses services, tandis que celui du Sud croule sous les dettes et les impayés, dans un contexte de cessation de paiement de la Nouvelle-Calédonie. Le nickel survit en attendant pire, et l’usine du sud pourrait à son tour connaître quelques soucis de trésorerie. Les liquidations d’entreprises se poursuivent. Quant au tourisme, il s’est écroulé au cours de 20 dernières années et la destination fait l’objet de mises en garde tous azimuts par nos voisins, à l’intention de leurs voyageurs.
Fort heureusement, les électeurs ont refusé l’indépendance, en décembre 2021. Où serait aujourd’hui Kanaky naissante, pratiquement livrée à elle-même en dépit d’une illusoire « période de transition » imaginée par ceux qui dirigent le pays, et sont incapables de démontrer une quelconque compétence dans cet exercice ?
Fort heureusement aussi, de ce fait, la Nouvelle-Calédonie est demeurée française. Elle peut ainsi espérer la solidarité financière et technique de la République, puisque la seule démonstration de son « émancipation », c’est son incapacité à la gérer.
Quant aux indépendantistes, dans leur échec patent de gérer aussi bien une province qu’un pays, ils vont chercher auprès de pays dont les populations ont surtout de la dignité dans la pauvreté, l’espoir d’une contestation d’un référendum passé il y a deux ans. Preuve que leurs responsables sont des personnalités qui baignent dans le passé, indifférents à l’avenir de tous ceux et toutes celles aujourd’hui âgés de 20 ans, empreints du rêve de toute jeunesse : un futur plus fraternel et plus prospère.