L’exercice du pouvoir est à la fois difficile et facile pour l’Eveil Océanien. Difficile, face aux choix qui doivent être opérés dans la gestion de la Nouvelle-Calédonie, et facile lorsqu’on est un parti charnière dont dépendent les majorités au gouvernement et au Congrès. Le choix le plus imminent sera celui du vote pour la présidence du Congrès le 30 août prochain. Interrogé hier soir par Thérèse Waia sur le plateau de NC1ère, Milakulo Tukumuli a indiqué faire le choix de la « stabilité ». Pour lui, une majorité alternative non-indépendantiste n’existe pas, et la seule capacité pour la Nouvelle-Calédonie à conduire des réformes réside dans la continuité d’une majorité indépendantiste à laquelle l’Éveil Océanien a choisi de participer. Les deux élus du parti voteront donc en faveur de Roch Wamytan si celui-ci, comme cela est probable, est candidat à sa propre succession.
Pour le reste, le leader de l’Éveil Océanien développe sa propre vision d’une Calédonie dont le devenir institutionnel s’inscrit dans l’accession à un statut État dans une trentaine d’années, -le 24 septembre 2053, précise-t-il-, mais dans un partage de souverainetés avec l’État. Invité par la Première ministre aux réunions de septembre à Paris, le parti y fera valoir ses points de vue.
La prochaine échéance électorale demeure évidemment fondamentale, pour l’Eveil Océanien comme pour les autres partis politiques. Tout comme Calédonie Ensemble l’exprimait lors de sa réunion citoyenne, Milakulo Tukumuli ne croit guère à la tenue des prochaines élections provinciales en mai 2024. Il les situe davantage en fin d’année prochaine.
Dans l’intervalle, ce sont les décisions de l’actuelle majorité à laquelle il participe qui justifieront -ou non- ses choix politiques. Les réformes à conduire pour remettre sur les rails un territoire en quasi-décomposition, et surtout la capacité de cette majorité à les voter dans l’acceptation la plus large au sein de la population et du monde du travail, seront déterminantes pour le sort de l’Éveil Océanien. Au sein d’un corps électoral élargi, et dans un contexte de crise, il s’agira, pour le parti, soit de franchir seul la « barre » d’accession à la répartition des sièges provinciaux, soit au sein d’une nouvelle alliance.