A l’évidence, si l’on en croit les premières déclarations du FLNKS, membre du groupe Fer de Lance mélanésien réuni récemment au Vanuatu, la diplomatie française n’est guère efficace en Papouasie-Nouvelle Guinée, aux Îles Salomon, à Fidji et au Vanuatu ! Ces pays auraient en effet assuré le FLNKS de leur soutien lors de la prochaine assemblée générale de l’Onu en décembre de cette année, pour que la Cour Internationale de Justice se saisisse de la contestation du Front relative au troisième référendum.
Mais à dire vrai, la Cour est censée se saisir uniquement des différends entre États. Il conviendrait, dans ces conditions, que l’un des pays cités introduise un contentieux visant la France.
Autre équivoque : les pays du Forum des Iles du Pacifique, dont font partie les pays du Fer de Lance, ont fait savoir, lors de leur dernière réunion, que la question du troisième référendum relevait des affaires intérieurs françaises. Autrement dit, s’en mêler constituerait une ingérence dans un sujet de souveraineté française.
Mais d’un autre côté, les pays du « Spearhead », porteurs autrefois de la revendication d’indépendance du FLNKS, ne peuvent se soustraire à leur devoir de solidarité. En revanche, ils sont soumis au nouveau contexte régional marqué par le retour en force des États Unis. Les Américains vont ouvrir prochainement une grande ambassade à Port Vila, et viennent de conclure une important accord de sécurité avec la Papouasie-Nouvelle Guinée. Aux côtés des USA, l’Australie et la Nouvelle-Zélande vont jouer un rôle croissant. Témoin, l’accord de défense passé entre la Nouvelle-Zélande et Fidji.
Enfin, si le groupe Fer de Lance a assuré le FLNKS de sa vigilance sur le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la liste des pays à décoloniser, il ne pourra ignorer les conclusions de l’audit de décolonisation dont la Nouvelle-Calédonie a été l’objet. Un audit conduit sous la responsabilité … de l’ancienne présidente du Comité « des 24 ». Celui justement chargé des questions de décolonisation.